Le syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) et l'Union nationale des opérateurs de pharmacie (Unop) s'élèvent contre leur exclusion et tentent de s'imposer en acteur incontournable dans toute réforme du secteur du médicament. Le syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) et l'Union nationale des opérateurs de pharmacie (Unop) font désormais front uni à Oran pour s'imposer comme un acteur incontournable dans toute réforme du secteur du médicament. La raison ? Un projet de décret visant à réformer les marges plafonnées applicables à la production, au conditionnement et à la distribution des médicaments a mis en alerte les officines. Un des pharmaciens que nous avons interrogé considère que “le syndicat est un acteur incontournable. À ce titre, sa concertation est indispensable pour toute réussite des réformes touchant au médicament”. Ainsi, les pharmaciens dénoncent leur mise à l'écart par les pouvoirs publics dans la rédaction de ce texte. Leur motif d'inquiétude : “la viabilité de leur activité”. Ils appellent dès lors au dialogue qui permettra l'adhésion de tous les acteurs et réclament d'être associés dans tout projet impliquant leur profession. Il faut dire que la profession est actuellement encadrée par un décret exécutif n°98-44 du 1er février 1998 qui, dans son article 4, établit 4 fourchettes de prix. Celles-ci correspondent à des taux de marge de 50, 33, 25 et 20% sur les prix d'achat. Ceux-ci sont déterminés par référence au prix coût, assurance et fret (CAF), pour les produits importés, et au prix à la production pour ceux fabriqués ou conditionnés localement. “Les marges telles que plafonnées dans l'article 4 sont basées sur le prix à la production ou au conditionnement, ou sur le prix CAF pour la marge de gros sur le prix de vente de gros pour la marge de détail”. Quatre plages de marges sont définies par le même texte.Aux yeux des pharmaciens, “ces marges sont étriquées. La fourchette de prix jusqu'à 70 DA est très rétrécie”. De plus, pour eux, la gamme de produits dont le prix d'achat est inférieur à 70 DA est insignifiante. L'écart de fourchettes de prix entre 70 et 110 DA et 110 et 150 DA n'est que de 40 DA. Cet écart est vraiment dérisoire pour les pharmaciens. La fourchette de prix d'achat supérieur à 150 DA est très large et elle va jusqu'à plus de 3 000 DA. Elle englobe pratiquement les deux tiers de la gamme et constitue 40 à 60% du montant de la recette quotidienne. Cette même marge de 20% sur le prix d'achat, qui constitue l'essentiel du chiffre d'affaires, est accordée également au producteur. Elle est calculée sur la base du prix de revient (article 2 du décret 98-44 du 1er février 1998). Ch. L.