Le système actuel des marges régissant le produit pharmaceutique n'est plus à l'ordre du jour, a souligné le Syndicat national algérien des pharmacies d'officine (SNAPO) dans un communiqué envoyé jeudi à notre journal. Le SNAPO revendique la révision du système des marges régissant le produit pharmaceutique, de manière à assurer des résultats plus justes et plus équitables pour les opérateurs nationaux. Il rappelle que les prix du médicament sont toujours régis par un décret des années 1990 devenu totalement obsolète, ajoutant que ce système est en totale contradiction avec la politique gouvernementale prônée en faveur du médicament générique et demeure très pénalisant pour le pharmacien d'officine. Le SNAPO évoque nombre de bouleversements liés à l'environnement socioéconomique, qui ont secoué la profession, notamment, l'augmentation continue des prix du médicament, la chute brutale des revenus de l'officine, l'augmentation conséquente des charges d'exploitation. Par ailleurs, il cite l'engagement du pharmacien dans le système du tiers-payant, les contrecoups de l'application du tarif de référence, la mise en place de la carte à puce, les installations anarchiques provoquant une augmentation démographique de la profession. Face à cela, le Syndicat des pharmacies d'officine indique avoir avancé, pendant plusieurs années, une série de propositions en vue de permettre au pharmacien de jouer pleinement et efficacement son rôle au sein de la chaîne sanitaire, ajoutant que ces propositions sont restées lettre morte. Il faut rappeler que la production nationale en médicament demeure insuffisante. Elle n'a représenté que 24,72% en 2004, 29,14% en 2005 et 34,5% en 2006, ce qui représente une évolution de 20% en deux ans. Quant à la facture des médicaments, elle est passée de 785 millions d'euros en 2004 à 1000 millions d'euros en 2005, à 900 millions d'euros en 2006. Cette baisse est due essentiellement au programme global de l'importation des médicaments tracé par le gouvernement. A ce titre, l'Etat a engagé une enveloppe d'aide de 9 milliards de dinars aux officines algériennes, dans le cadre de la loi de finances 2007, pour financer les médicaments anti-hépatite et anticancéreux. Et il est prévu d'allouer, également, 19 milliards de dinars dans le cadre de la loi de finances 2008. Cependant, l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) a souligné dernièrement, la nécessité de soutenir l'industrie pharmaceutique algérienne pour permettre l'émergence de meilleures entreprises avant l'entrée de l'Algérie à l'OMC et son intégration dans l'espace euro-méditerranéen pour qu'elles puissent faire face à la rude concurrence internationale.