Un nouveau conflit tribal vient de faire parler de lui dans la région de Bir Alter. Il s'agit d'une rivalité entre deux tribus connues dans les Aurès, les Nememchas et les Ouled Abid. Une rivalité qui a éclaté suite à un problème d'occupation des terrains de pâturage par les éleveurs des deux tribus. C'est ainsi que des membres d'un comité local de sages et des délégués par le chef de la daïra de Bir El-Ater dans la wilaya de Tébessa, se sont réunis hier avec les représentants des deux tribus des Nememchas et des Ouled Abid afin de désamorcer ce conflit qui oppose les éleveurs de la région. Selon nos sources, d'autres responsables de l'administration locale devaient rejoindre la réunion qui devrait traiter également du développement local dans la région. Selon nos mêmes sources, tout a commencé quand des éleveurs de bétail, originaires de Bir El-Ater, ont chassé, des terres de pâturage de Soukiess vers les montagnes arides, une centaine de nomades venus avec leurs troupeaux des localités de Tazbent et de Cheria. Un geste violent, jugé humiliant par les autres éleveurs, qui a déclenché des rixes violentes entre les deux tribus. Un climat de tension s'est instauré, alors, et les choses risquent de se dégénérer davantage avec l'entrée sur la scène d'autres tribus par solidarité. Selon des éleveurs de Bir El-Ater, traités par ceux de l'autre camp d'égoïstes, au moment où leurs plaines pastorales sont convoitées par d'autres “éleveurs étrangers à la région”, tous leurs projets, à eux, inscrits dans le cadre des différents programmes spécifiques rencontrent, depuis deux années, des fins de non-recevoir. Dans la mêlée, l'aide à l'élevage, la situation juridique des plaines pastorales et l'habitat rural sont cités. Ces affrontements entre tribus ne sont pas nouveaux dans la région. Au cœur de ces conflits tribaux, on retrouve la région de Soukiess, une mechta distante de 20 km du chef-lieu de la daïra de Bir El-Ater, appelée aussi Sahara ou Gabel. Elle est privilégiée par ses plaines fertiles et pastorales dont 90% sont réservés aux pâturages. Sa végétation, en abondance, attire un grand nombre de nomades, éleveurs de bétail, qui viennent de toutes les régions de la wilaya et même des autres contrées telles que Djelfa, Laghouat et M'sila. Le passage de leurs troupeaux à Souikess donne à leurs bêtes le label, de fait, de mouton de Bir El-Ater. En effet, Soukiess est réputée pour ses moutons qui ont toujours été renommés pour leur laine et leur chair. Un produit très prisé sur les marchés nationaux et de l'autre côté de nos frontières est. Rappelons, enfin, que durant les années 1970, la ville de Bir El- Ater a été gérée par deux mairies, l'une pour les Nememchas et l'autre pour les Ouled Abid. Hafid Mâalem