Dans le cadre des initiatives engagées pour désamorcer la crise qui secoue depuis l'été dernier la région du Sahara des Nememchas, sur fond de partage des terres pastorales fertiles, un imposant rassemblement a été organisé, jeudi dernier, à Bir El-Ater. Plus de 900 Nemouchis issus des tribus Allouanas et Brarchas, venues des localités d'El-Ogla, Chréaâ, Bir Mokhadem, El Maâ Labiod et Tébessa, ont pris part à ce regroupement dont l'objectif principal est de contenir le conflit qui a poussé à plusieurs reprises les deux tribus des Zradma (Nememchas) et Ouled Abid à s'entretuer. Le président de l'APW de Tébessa, le sénateur RND, les élus locaux, les députés et autres personnalités influentes de la région étaient aussi présents dans ce mouvement dit de rassemblement des deux tribus. Lors des tractations entre les délégués des Nemouchis, il a été mis en exergue l'importance du rapprochement entre les arouchs qui forment le tissu social de la société algérienne au moment où, dans le reste du monde civilisé, l'heure est aux rassemblements des peuples indépendamment de leurs origines, appartenances religieuses et couleurs. Un sage nemouchi, tout en insistant que personne n'est au-dessus de la loi, a rappelé que le peuple algérien est uni de Tébessa à Tlemcen, et de Tizi Ouzou à Tamanrasset par l'histoire commune, dont le ciment fut la guerre de libération, véritable acte fondateur de l'Etat-nation. Un élu, sollicitant l'implication du wali dans la démarche d'apaisement, a proposé une solution au niveau des hautes instances de l'Etat afin de “couper définitivement l'herbe de la discorde, sans quoi le conflit pourrait dégénérer un jour en violence irréversible”. Les sages des Nememchas, après de longues discussions, sont sortis avec une plate-forme dans laquelle ils incitent les deux tribus à la réconciliation et au partage légal des terres pastorales au profit de tout le monde. Rappelons que le arch des Nememchas, le premier à l'échelle régionale, s'étend du sud de Bir El-Ater jusqu'à Tazouguert, à Khenchela. Il est classé au deuxième rang à l'échelle nationale après celui des Ouled Naïl à Djelfa. Cette classification date de l'occupation française qui classait les arouch en fonction du nombre de gaïds, apprend-on de source crédible. Hafid Maalem