Cette méthode de classification des firmes a été élaborée par l'unité de gestion du programme Meda de l'Union européenne. Un système de notation des entreprises et des banques vient d'être élaboré par EDPME, UGP du programme Meda d'appui aux PME-PMI privées algériennes. Destiné à modéliser le risque pris ou à prendre par les institutions financières et leurs partenaires sur une clientèle d'entreprises, ce système qui s'inspire des meilleures pratiques internationales est adapté aussi au profil des sociétés industrielles privées algériennes. Les spécificités de celles-ci ont été prises en compte dans l'élaboration de ce mode de cotation appelé aussi rating. Il s'agit de leur taille, du management, de la nature familiale, la structure juridique, l'environnement économique régional et leur représentativité des 11 secteurs économiques répertoriés dans la nomenclature de l'Office national des statistiques. À partir d'une centaine d'entreprises issues du portefeuille d'EDPME, il en a été retenu 40 qui ont constitué un panel suffisant pour une étude objective. Cet outil se définit, selon ses concepteurs qui ont animé une conférence mercredi dernier à Alger, par un choix de familles regroupant 48 critères qui subiront une pondération. Ce qui a débouché sur 6 cotations allant de “vulnérable” à “excellent”. Les résultats de cette cotation se veulent ainsi une aide à la décision pour l'octroi ou non de crédits bancaires, la délivrance de garanties financières et la détermination du prix des financements accordés. La cotation aide également à la recommandation de mise à niveau de l'entreprise concernée. Toutefois, le rating, dans sa version algérienne, est appelé à évoluer et sera soumis à des améliorations, validations et certifications. À l'aide de cet instrument, les efforts des PME seront pérennisés, à l'image de ces dernières auprès des banques et des tiers économiques de toute nature. Il permettra aussi d'améliorer les délais d'instruction et de réponse aux banques aux demandes de crédits des PME. Les banques, quant à elles, auront la possibilité d'optimiser leur maîtrise des risques et de déterminer d'une manière ajustée le prix du risque. Cet outil qualifié de réactif et de pertinent a pour fondements la rigueur, la neutralité, la transparence, la fiabilité des indicateurs et la récurrence du système par une crédibilité méritée et non décrétée. Au cours des débats qui ont suivi cette conférence, les participants à cette rencontre organisée, faut-il le souligner, par le MDI et le Club Excellence Management, ont plaidé pour la création d'une agence ou d'une structure qui sera chargée de l'appropriation et de la pérennisation du modèle et les modalités de son fonctionnement transparent et impartial. En d'autres termes, c'est de créer une agence de notation algérienne. Dans son intervention, Son Excellence l'ambassadeur de l'UE en Algérie, M. Guerrato, a mis l'accent sur l'importance du rôle des secteurs de l'industrie et de la PME/PMI dans le développement du pays. Il a également mentionné les bienfaits d'un tel système de cotation aussi bien pour les banques que pour les entreprises. Pour M. Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF), les entreprises ne doivent pas se contenter uniquement de la certification ISO qui est “certes, un discriminant mais pas un discriminant parfait”. Le système de cotation est, selon lui, à jamais indispensable d'autant plus que la cote que devrait donner la Bourse aux entreprises n'est pas suffisamment significative. Badreddine K.