La wilaya de Ghardaïa recèle un patrimoine environnemental, culturel et urbanistique très important si ce n'était le phénomène de détérioration par l'effet conjugué du temps et de l'érosion par les conditions climatiques de la région. Outre le privilège d'abriter des vestiges historiques et des monuments funéraires, témoins d'une culture et d'une civilisation millénaires, la wilaya de Ghardaïa détient une matière première constituée de vieux ksour d'une architecture atypique en harmonie avec le climat de la région et des valeurs ancestrales, qu'elle peut transformer en une source de financement des projets de développement local et d'un tourisme durable. Les ksour de Metlili et d'El Goléa, les cités millénaires, en particulier la Pentapole de la vallée du M'zab, constituent un type d'architecture spécifique à cette belle région d'Algérie. Un patrimoine architectural qui constitue une référence importante pour beaucoup de chercheurs, dont le célèbre architecte, Le Corbusier. Par ailleurs, au vu du faible intérêt qui lui est accordé par la collectivité locale et l'incivisme de quelques citoyens ignorant leur valeur historique, il apparaît visiblement que ce patrimoine archéologique est réellement en péril. Beaucoup de sites et de vestiges sont dans un état lamentable. Leurs alentours immédiats sont réduits à de simples “urinoirs” dégageant des odeurs nauséabondes, d'autres jonchés d'ordures ménagères. À Dhaïa Ben Dhahoua, au nord du chef- lieu de la wilaya de Ghardaïa, il existe de nombreux vestiges anciens, notamment des gravures rupestres qui constituent des sites attractifs aux touristes étrangers. Le lac (Sebkha) d'El Goléa est un beau site de transit de diverses espèces d'oiseaux migrateurs. À l'est de Ghardaïa, on y trouve la belle station thermale de Zelfana, chef lieu de daïra, prisée surtout par les personnes âgées. En dépit de la décennie noire qu'a traversée le pays et les actes terroristes signalés çà et là dans les régions du Sud, tels que l'enlèvement de touristes allemands ces dernières années et l'élimination de deux terroristes au début du mois en cours à Berriane, ce patrimoine culturel ne cesse d'attirer annuellement des milliers de touristes étrangers et spécialistes en architecture. S'il était géré à bon escient, il aurait constitué, inexorablement, une source de financement inépuisable pour l'initiation de beaucoup de projets d'intérêt public dans le cadre d'une stratégique de développement d'un tourisme durable. L'administration de l'Institut national de la formation spécialisée situé à Noumerate (Ghardaïa) vient d'intégrer, cette année, la formation de techniciens supérieurs en “restauration des vestiges archéologiques”. Seuls 21 jeunes y ont été inscrits. AREZKI B.