La végétation de la wilaya d'Aïn Témouchent ne couvre que 12 % de sa superficie, bien loin des 25 % qu'il lui faudrait pour se prévaloir d'un environnement équilibré. La Conservation des forêts d'Aïn Témouchent a lancé un vaste programme de reboisement en vue de rétablir un équilibre écologique à même de garantir un développement durable de la wilaya. Une enveloppe de 182 millions de DA, représentant la première tranche du programme quinquennal (2005-2009), sera consacrée à la réalisation de quatre actions représentant une plantation de 466 552 arbustes. La plus importante étendue de forêt à constituer en eucalyptus, caroubiers, pins d'Alep à pignon et maritime touchera plus de 1 110 ha d'espaces nus de six communes (Béni Saf, Bouzedjar, M'Saïd, Tamazoura, Oued Sebbah, Emir-Abdelkader). Les travaux de plantation prendront également la forme de bandes forestières sur plus de 226 ha et d'alignement sur 11 km. Des points d'eau pour l'irrigation ont été prévus, sachant l'importance et la rareté de cette ressource dans la wilaya. Cette première tranche, qui se poursuivra jusqu'en avril 2008, se déroule dans de bonnes conditions et elle a été renforcée par un programme complémentaire de 116 millions de DA, selon le responsable du patrimoine forestier d'Aïn Témouchent, Hachemi Bouhada. Les études portant sur des actions similaires viennent d'être confiées à quatre bureaux d'études. “Elles pourraient démarrer au courant du premier trimestre 2007”, indique-t-il. “La conservation des forêts d'Aïn Témouchent n'en est pas à son premier programme de reboisement, mais c'est la première fois qu'elle fait appel à des bureaux d'études et que son travail sera évalué sur le taux de réussite des superficies plantées”, fait remarquer ce responsable, qui s'est dit confiant du fait que cette nouvelle démarche incitera les entreprises réalisatrices à mettre toutes les chances de leur côté pour y parvenir. Les études déjà établies ont fait ressortir les espèces d'arbres les plus adaptées aux climats et aux sols des six communes considérées. Le choix s'est porté sur le pin d'Alep, de pignon ou maritime, l'eucalyptus et le caroubier. Un total de 252 852 plants sera nécessaire pour la première tranche. Les bandes forestières projetées dans les communes de Bouzedjar, d'El Malah, d'Oued Sebbah et de Beni Saf nécessiteront, elles, 105 600 plants de ces mêmes espèces, alors que les bandes vertes d'alignement vont être réalisées des deux côtés de la route longeant la côte sur les 11 km séparant le port de Bouzedjar de la plage de Madagh. Quelque 2 200 plants de palmiers, faux poivriers et platanes y seront aussi plantés. M. Bouhada comme Noureddine Bakhti, le chargé des aspects techniques dans l'extension du patrimoine forestier de la Conservation, envisagent la possibilité de cibler les zones dénudées et inexploitées des plaines centrales de la wilaya, plutôt que les piémonts éloignés des points d'eau et d'accès difficile. “Cette option, en s'inscrivant en parallèle au programme national de développement agricole et rural de la wilaya, pourrait s'avérer efficace et plus rentable, grâce à des plantations d'arbres rustiques, tels que les oliviers ou autres espèces à double utilité”, font-ils observer. En quelques décennies, rappelle-t-on, la végétation de la wilaya d'Aïn Témouchent s'est réduite au point de ne couvrir que 12 % de sa superficie, bien loin des 25 % qu'il lui faudrait pour se prévaloir d'un environnement équilibré, conclut-on. R. R.