Leur crime accompli, les meurtriers ont ensuite braqué leurs armes contre des policiers postés sur les toits du siège de la sûreté urbaine. Après de nombreux mois d'accalmie sur le plan sécuritaire, la ville de Boghni a renoué, le week-end dernier, avec les attentats terroristes. En effet, une descente terroriste s'est soldée par la mort d'un policier, à la suite d'une embuscade tendue, hier matin, par un groupe armé qui serait composé de cinq éléments, à des agents de l'ordre en plein centre-ville non loin de l'ancienne poste, qui leur sert, aujourd'hui, de lieu d'hébergement. C'est à 7h15 précises, que les premiers coups de feu ont retenti. Les habitants du centre-ville ont pensé, dans un premier temps, à une attaque du siège de la sûreté urbaine qui a déjà été, dans le passé, la cible d'actions terroristes. En fait, il s'agissait d'une embuscade. La victime, un policier, venait de sortir du célibatorium, à la rue Mitiche-Mohamed-Arab. Les assassins ne lui ont laissé aucune chance. Atteint, d'après des sources hospitalières, de cinq balles, le policier a dû succomber sur les lieux à la rafale qui l'a fauché. D'après les témoignages de riverains, c'est à ce moment-là que des policiers sont sortis du commissariat pour intervenir, mais le groupe armé, à bord d'un véhicule, une Peugeot 504 de couleur grise, avait déjà quitté les lieux pour emprunter la rue Acheghane-Mohamed qui donne, elle aussi, sur le siège de la sûreté urbaine. Arrivés à hauteur de l'établissement, les terroristes ont tiré plusieurs coups de feu sur des policiers postés sur le toit, sans toutefois les atteindre, avant de disparaître. Selon des témoins, les terroristes étaient tous jeunes, vêtus d'un accoutrement tout à fait ordinaire. Cette nouvelle action meurtrière en plein centre-ville confirme la tendance vers un terrorisme urbain que semblent privilégier les groupes armés activant dans la région. En effet, au mois de ramadhan dernier, un officier de police exerçant à la BMPJ des Ouadhias avait été assassiné tôt le matin dans le parking de la cité où il habitait avec sa famille, non loin du siège de la daïra de Boghni. Pourtant, la situation sécuritaire dans la région s'était nettement améliorée ces dernières années, notamment après l'installation d'un campement militaire au lieu-dit Tiqentart tavarkant ( Pont noir), où les groupes armés avaient pris l'habitude d'organiser leurs faux barrages, pour se livrer au racket des usagers de la route Boghni-Tizi Ouzou. Par ailleurs, plusieurs dizaines de gendarmes ont été déployés à Draâ El Mizan. Un campement a été dressé sur l'axe routier RN 30 reliant la localité de Boghni, précisément à proximité de l'entreprise de l'ENPC, alors qu'un autre barrage fixe est placé sur la RN 6 B reliant Draâ El Mizan à Tizi Ghenif. Il faudra, par ailleurs, signaler qu'un matériel important accompagne les hommes en vert. Les usagers, empruntant ces deux axes routiers, sont soumis à une fouille systématique. Selon une source digne de foi, ce redéploiement est une première étape du lancement d'une lutte antiterroriste implacable contre le groupe de la région qui a tout de même pu perpétrer des actions spectaculaires en s'attaquant aux forces de sécurité : deux policiers assassinés en plein centre-ville, deux gardes communaux à M'kira et deux autres policiers dans un faux barrage près d'Aït Yahia Moussa. Par ailleurs, notre source a précisé que d'autres sites auraient été choisis pour accueillir des renforts. C. D. / F. I.