Alors que plusieurs groupes de soutien sont démantelés, les attentats meurtriers se multiplient. Alors que plusieurs groupes de soutien sont démantelés, les attentats meurtriers se multiplient.Depuis janvier dernier, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), dirigé par l'“émir” Hassan Hattab, a redoublé de férocité dans la haute Kabylie. Plusieurs faux barrages ont été enregistrés, ces derniers mois, sur les axes routiers communément désignés de “coupe-gorges”. La RN 25 reliant Draâ El-Mizan à Tizi Ouzou en passant par Aït Yahia Moussa et le CW 128 Tizi Ouzou-Boghni via le Pont-noir sont, désormais, des lieux où de nombreux policiers et autres citoyens ont perdu la vie. En février dernier, à la veille de l'Aïd el-adha, deux policiers ont été assassinés par des terroristes se réclamant du GSPC à cinq kilomètres à la sortie de Oued-Ksari. Quelques jours après, le centre de la ville de Draâ El-Mizan a été le théâtre de l'assassinat de deux policiers et deux citoyens atteints par balles. Alors que tout le monde croyait que le calme allait revenir après le renforcement du dispositif sécuritaire en installant deux brigades mobiles de gendarmerie (l'une à proximité de l'Enpc de Draâ El-Mizan sur la route de Boghni et l'autre dans les locaux de l'ex-SNMC de Tizi Ghenif), un autre policier a été tué au centre-ville de Boghni. Les groupes scindés en plusieurs sous-groupes relancent leur plan de terreur en s'attaquant à la BMPJ des Ouadhias : 4 policiers assassinés entre Tizi N'Tléta et Mechtras. Le versant est de la wilaya n'est pas, lui aussi, épargné. En dépit du coup reçu par le GSPC en perdant l'un de ses “émirs” à Timizar Laghvar, la bête immonde frappe fort à Ath Douala en faisant un véritable carnage dans les rangs des services de sécurité : 9 policiers assassinés. Cette énième attaque a été immédiatement suivie par une autre encore meurtrière : un député FLN de Maâtkas, un jeune appelé du Service national et un douanier ont été, eux aussi, assassinés dans un faux barrage le 4 juillet dernier sur l'axe routier reliant Tizi Ouzou à Boghni. Dix jours après, un fourgon transportant des fonds destinés aux agences bancaires et à la sécurité sociale de Aïn El-Hammam a fait l'objet d'une attaque d'éléments se proclamant du GSPC entre Larbaâ Nath Irathen et Aïn El-Hammam. Bilan : trois convoyeurs morts et un butin d'une valeur d'un milliard de centimes dérobé. D'autres convois militaires ont été, eux aussi, pris dans des embuscades notamment à Tigzirt, plus précisément à Mazer. “À quand la fin de cette série d'actes macabres ?”, se demande la population de la région. Il est vrai que des opérations de recherche ont eu lieu après chaque attaque ou incursion. Cependant, l'éradication de ce phénomène est loin d'être faite. Selon des observateurs de la situation sécuritaire, cette recrudescence est le résultat de l'existence de nombreux réseaux dormants. De leur côté, les services de sécurité procèdent, à chaque fois, à leur démantèlement, mais en vain. Selon divers recoupements, il nous a été donné de relever que depuis janvier, pas moins de soixante personnes ont été arrêtées puis écrouées dans diverses localités de la wilaya, notamment à Boghni, Aït Yahia Moussa, Draâ El-Mizan et Ath Douala. Les activistes islamistes, notent nos sources, choisissent de recruter maintenant dans les mosquées implantées dans les villages qui échappent au contrôle des services de sécurité. Leurs proies sont en général des jeunes âgés entre 18 et 30 ans. Ainsi, comptent-ils qu'avec de nouvelles recrues, les groupes qui écument les maquis de Tigzirt (Mizrana) jusqu'aux monts de Begas surplombant les villes de Kadiria et de Lakhdaria, seront renforcés. Pour d'autres, cette multiplication d'actions terroristes ne serait que le fruit de la situation de statu quo qui prévaut en Kabylie depuis avril 2001. F. J.