Le tribunal de Skikda, après trois reports, a rendu, avant-hier, son verdict dans l'affaire dite “de la directrice du CEM Saker” de Skikda. Les juges ont prononcé une peine de 3 ans de prison ferme et une amende de 20 millions de centimes contre l'ex-directrice pour les chefs d'accusation d'escroquerie, abus de biens sociaux, dilapidation de deniers publics et collecte de dons sans autorisation. Le président de l'association des parents d'élèves de ce CEM a écopé, lui, dans la même affaire d'une année de prison ferme pour collecte de dons sans autorisation. Le tribunal, qui siégeait en première instance, a également condamné 10 parents d'élèves à 1 année de prison ferme pour faux et usage de faux. À signaler que cette affaire qui a défrayé la chronique locale remonte à l'année scolaire passée. Elle se résume en la falsification de bulletins de notes dont la principale accusée est la directrice du CEM. Selon un rapport interne émis par le surveillant général dudit CEM, la falsification des bulletins de notes a permis à 10 élèves d'accéder frauduleusement aux classes supérieures. L'inspection générale du ministère de l'Education a dépêché alors sur place une commission d'enquête qui a confirmé les faits et situé les responsabilités. Cette affaire est un véritable scandale qui éclabousse le secteur de l'éducation, d'une part, et l'ordre social, d'autre part. L'implication de parents d'élèves dans une lamentable opération d'escroquerie et de faux, où les élèves concernés sont au courant des faits de ceux qui sont censés leur donner la bonne éducation, en dit long sur l'état des lieux d'un tissu social en perte de valeurs. Après la sentence des juges, il y aura le regard innocent de ce collégien traîné dans les sentiers de la décadence par son propre père. A. Boukarine