El-Achoura, c'est connu dans nos traditions et dans l'islam, est la journée de la zakat, une aumône obligatoire. Très peu de riches en font cas. Un commerçant du boulevard Mohamed-V, un pur, y a toujours tenu. Sa réputation faite, il se retrouve à chaque veille de cette fête des pauvres assiégé par des dizaines de citoyens démunis. Certains passent la nuit sur le seuil de son magasin. Leur attente est toujours récompensée. Ce bienfaiteur doit rêver de moyens suffisants pour nourrir l'ensemble de son peuple. Le peuple, lui, songe au jour où son travail, seul, suffirait à le nourrir. Le pays est tombé bien bas. Il n'offre même pas à ses âmes l'espoir d'avoir à fournir un jour un effort rémunérateur. Les mendiants sont dans la ville et les dollars dans les caisses de l'Etat. A quand une vraie et une juste redistribution de la richesse nationale ? M. O.