A Sidi Bel-Abbès, comme chaque année, à pareille journée de la célébration de Achoura, des nécessiteux et démunis se rassemblent tôt dans la matinée devant les portes de commerces ou les sièges d'entreprises privées dans l'espoir de recueillir cette «zakat» imposée par notre religion aux classes aisées. A ce sujet, cet événement assez spécial dans le monde musulman est une obligation pour le riche (commerçants et autres) de faire une «ponction» sur ses biens pour la distribuer aux pauvres selon les préceptes des commandements du Livre Saint. Malheureusement, un grand nombre de riches font fi notamment des règles coraniques en s'abstenant de lever les rideaux de leurs boutiques (il suffit de faire un tour dans la cité pour s'en convaincre), afin d'éviter des sollicitations des couches démunies et par là même d'accomplir un rite religieux, poussant même l'audace jusqu'à une fermeture prolongée de leurs négoces. Dans ce contexte, il convient de rappeler que Achoura est le nom porté par la journée de jeûne facultatif observé dans le monde musulman le dixième jour du mois de mouharam. Dans cette optique, à la Mecque, la porte de la Qaâba, en dehors du pèlerinage, est ouverte aux visiteurs le jour de Achoura. Notons que le Coran ne parle pas de Achoura mais la tradition la mentionne à plusieurs reprises et elle a toute une histoire derrière elle. D'autre part, et toujours dans cet ordre d'idées, il est à relever que la fête de Achoura est également marquée sur le plan culinaire par la consommation de plats de circonstance dans certaines régions du territoire national. Enfin, il est à signaler que les prêches de vendredi dernier dans les mosquées étaient axés sur la portée de Achoura auprès des fidèles afin de les sensibiliser sur son sens (par les dons) devant le Tout-Puissant en cette journée exceptionnelle dans le monde musulman.