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“Nous ne sommes pas les pompiers des bailleurs de fonds”
JEAN-LUC NOVERRAZ DU CICR À LIBERTE
Publié dans Liberté le 25 - 11 - 2006

Jean-Luc Noverraz, installé en mars 2006, est le second représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Alger. Une de ses missions consiste à se rapprocher des médias algériens, pour les sensibiliser sur le droit humanitaire.
Liberté : Quel est le travail du CICR en Algérie ?
Jean-Luc Noverraz : L'Algérie connaît le CICR… Pendant la guerre d'Indépendance, il y avait les visites aux prisonniers et l'assistance aux déplacés. Nous avons un bureau à Alger depuis 2002 et nous avons aussi un mémorandum signé avec les autorités algériennes, pour visiter les centres de détention gérés par le ministère de la Justice et les lieux de garde à vue sous la responsabilité de la gendarmerie et de la police. L'importance dans ce travail que nous voulons transparent est le dialogue et la confidentialité. Le rapport que nous soumettons est discuté avec les autorités. Depuis 1998, le CICR soutient le Croissant-Rouge algérien…
Qu'en est-il justement de vos activités avec le Croissant-Rouge ?
Nous avons quatre programmes qui portent notamment sur le secourisme, les agences et l'aide psychologique aux femmes et aux enfants.
Le CICR est-il impliqué sur la question de l'immigration illégale ?
Oui. La problématique des immigrants se pose à l'échelle internationale. Chacun doit apporter du sien pour trouver une solution à cette problématique.
Vous avez également un programme lié à la connaissance du droit international…
Il est destiné aux universités et aux écoles.
Pourquoi vouloir vous rapprocher de la presse alors que vous ne cessez de dire que votre travail est confidentiel ?
Par besoin d'informer les médias sur ce qu'est le droit international humanitaire, nos activités et la façon dont nous travaillons.
Est-il vrai que depuis la chute du mur de Berlin, vous avez fort à faire ?
Chute du mur de Berlin ou pas, le CICR existe depuis longtemps, depuis 1863. Il s'adapte au nouveau contexte et à sa révolution. Il est vrai qu'aujourd'hui, la prévention est une préoccupation du CICR.
Finalement, quel est l'impact du Comité international de la Croix-Rouge ?
Son impact est très fort. Nous arrivons dans des contextes à des résultats très positifs par rapport aux victimes, à nos programmes et à l'assistance.
Ne pensez-vous pas que le CICR est quelque part le pompier des gros bailleurs de fonds à l'origine des conflits dans le monde ?
Je ne vois pas le CICR comme un pompier. Il agit selon son mandat international. Le CICR est une institution humanitaire, impartiale, neutre et indépendante. Il travaille dans des situations de conflits armés. Il fait partie du mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et met sa diplomatie humanitaire dans différents pays et à l'ONU. En tout cas, le jour où on n'aura plus besoin du CICR, ce sera un jour fantastique.
Propos recueillis par H. AMEYAR


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