Les fonds de ce comité proviennent dans leur majorité des Etats-Unis. A l'instar des autres pays du monde, l'Algérie a ouvert ses établissements pénitentiaires à la délégation du Comité international de la Croix- Rouge (Cicr). Ainsi, ce comité, présent dans notre pays depuis 1999, a eu à visiter les principaux centres de détention algériens. Le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge, M.Jean-Luc Noverraz, en poste à Alger depuis six semaines, a indiqué hier lors d'un point de presse animé au siège du Cicr, sis à Alger, que «ces visites s'inscrivent dans le cadre de l'accord signé avec les autorités algériennes, en l'occurrence le ministère des Affaires étrangères et celui de la Justice». Interrogé sur le constat qu'a établi la délégation ayant eu accès dans ces établissements pénitentiaires, le chef de la délégation du Cicr s'est refusé de commenter. «Nous avons donné notre accord de principe de garder le silence et de ne pas révéler le contenu de nos rapports», s'est contenté de souligner M.Noverraz. Celui-ci a, pour éclairer la question, ajouté que «nous gardons le silence sur tous les centres que nous visitons de par le monde, que ce soit ici en Algérie ou ailleurs comme à Guantanamo ou même en Irak». Mais que valent donc de telles visites si l'on est réduit à les garder dans les armoires? N'est-il pas du devoir de ce comité de dénoncer la violation des droits de l'homme notamment dans les prisons secrètes telles celles de Guantanamo où on a dénombré plus de 25 détenus algériens? A toutes ces questions, le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge a précisé que «dans nos rapports, on signale aux autorités les lacunes constatées au sein des prisons. On leur demande de procéder à l'amélioration des conditions de détention des prisonniers, et si lors de notre prochaine visite on constate que rien de cela n'a été fait, on reformule la demande auprès des responsables desdits établissements». Toutefois, Jean-Luc Noverraz a signalé que des informations «échappant» au Cicr, concernant les violations des droits de l'homme dans certains pays, ont été à maintes fois rendues publiques. Par ailleurs, les fonds de ce comité proviennent dans leur majorité des Etats-Unis. Cet état de fait conduit certains à pointer un doigt accusateur vers le Cicr lui reprochant d'être une marionnette entre les mains de cette superpuissance mondiale. Le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge a tenu à démentir toutes ces allégations qui, selon lui, ne tiennent pas la route. «Les fonds on ne les reçoit pas uniquement des Etats-Unis, mais aussi de l'Union européenne ainsi que d'autres pays du monde», a-t-il précisé. Il convient de souligner enfin que le Cicr a ouvert son siège à Alger en 2002 et ce, suite à l'accord signé avec les autorités algériennes. Cet accord a été ratifié en 2003. Il est entré en vigueur dès le mois de juin de la même année.