C'est ce qui ressort d'un rapport lors du dernier conseil de l'exécutif de wilaya consacré au secteur du commerce. L'évasion fiscale générée par le commerce informel à Tizi Ouzou est importante. Le préjudice est estimé à 3 milliards de centimes par jour, soit 90 milliards de centimes par mois. C'est ce qui ressort d'un rapport présenté lors du dernier conseil exécutif de wilaya consacré au secteur du commerce. Selon les explications fournies, ce phénomène a pris une ampleur considérable à la faveur de certains facteurs, dont notamment le chômage, l'absence d'espaces aménagés par les collectivités locales, l'insuffisance des infrastructures commerciales existantes (marchés couverts et de proximité), notamment depuis la réorganisation du schéma national de distribution qui a entraîné la dissolution des entreprises, telles que les aswak, les galeries, les Cofels et les points de vente au détail de certaines entreprises. Résultat : le nombre d'intervenants augmente et l'anarchie se généralise. L'absence de l'Etat, à la faveur des événements qu'a connus la région, a ouvert la voie au trabendo. Les effets pervers de cette activité illégale sont multiples : difficultés dans le contrôle des personnes ou des activités exercées, risque sur la santé et la sécurité des consommateurs, trouble à l'ordre public et atteinte à la tranquillité et à la quiétude des citoyens, entraves à la circulation, dégradation de l'environnement et du cadre de vie (amoncellement d'ordures et de détritus divers). Même le commerce légal n'échappe pas à ce désordre caractérisé. Le bilan de contrôle des pratiques commerciales, de janvier à septembre 2006, fait état de 1 325 interventions, 616 infractions, 584 procès-verbaux et 91 fermetures administratives. En matière de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes, 1 331 infractions ont été constatées et 1 072 dossiers de poursuites judiciaires ont été établis et transmis aux tribunaux compétents. Aussi, 23 décisions de fermeture de locaux pour manque d'hygiène ont été relevées. Les opérations de saisie de marchandises (265) sont évaluées à 2 452 784 DA (7,5 t). Entre autres solutions préconisées : la délocalisation des marchés de gros des fruits et légumes vers des endroits adéquats, l'étude et l'élaboration d'un programme de réalisation de nouvelles infrastructures commerciales et de réhabilitation de structures existantes, en exploitant toutes les opportunités qui peuvent se présenter dans chaque commune et permettre l'implantation de marchés couverts ou de proximité dans le cadre du programme national de résorption des marchés informels. Il y a lieu de noter que la wilaya de Tizi Ouzou connaît un développement sensible dans tous les segments de marché. Les statistiques établies par le Centre national des registres du commerce (Cnrc) la classent en 4e position, après Alger, Sétif et Oran, avec 41 602 commerçants inscrits et répartis comme suit : production industrielle (6 391), production artisanale (81), grossistes (1 683), services (14 675), détaillants (18 433), import-export (340). A. T.