Le commerce informel continue de provoquer de graves saignées au corps économique productif du pays malgré les dernières mesures qui tentent de limiter les dégâts. Rien qu'en l'espace de deux mois, octobre et novembre derniers, 47 milliards de centimes de défaut de facturation ont été enregistrés par les brigades mixtes composées d'éléments de la direction du commerce et celle des impôts de la wilaya de Constantine. Un chiffre effarant qui renseigne sur l'ampleur du préjudice que ne cesse de subir l'économie nationale, notamment la sphère productive. Les éléments de contrôle et d'inspection des deux directions ont procédé lors du mois d'octobre à la notification de cinq procès-verbaux pour différentes transgressions, à savoir défaut de facturation, refus de communication de documents et exercice d'activités sans local. Les opérations entamées dans ce sens se sont traduites par un constat de 15 milliards de centimes de chiffre d'affaires non déclarés. Pour le mois de novembre, pas moins de 530 interventions ont été effectuées, aboutissant à la fermeture de 8 commerces et permettant de mettre à jour 240 infractions, alors que 221 commerçants ont été verbalisés pour non-conformité à la réglementation en vigueur. Selon un rapport établi par la brigade mixte, l'évasion fiscale constatée sur les deux mois d'octobre et novembre s'élève à près de 47 milliards de centimes. Elle concerne, en premier lieu, les activités liées au commerce extérieur. Ce sont généralement des opérateurs économiques versés dans l'import-export qui tentent d'échapper à leurs obligations fiscales. Ces commerçants recourent à plusieurs subterfuges pour faire écouler leur marchandise sans passer par les circuits réglementaires. Ils procèdent à la location du registre du commerce afin de liquider la marchandise importée et ce, au niveau des marchés informels. Ces espaces de commerces illicites sont devenus, avec le temps, la place commerciale idoine pour écouler les produits “made in” sans se conformer aux obligations réglementaires régissant ce genre de commerce. Le cas des marchés de Tadjenat, Dubaï, Khroub et plusieurs autres villes de l'intérieur du pays est édifiant. En effet, les nouvelles dispositions portant assainissement du commerce extérieur dont la fameuse obligation de porter le capital de la personne morale à deux milliards de centimes, commencent à porter leurs fruits mais plusieurs autres brèches continuent d'exister au bonheur des fraudeurs. Madani Radia