Préjudice n Dans la wilaya, le commerce anarchique génère, quotidiennement, un manque à gagner pour le fisc estimé à environ 30 millions de dinars. Le commerce informel a pris de l'ampleur ces dernières années dans la wilaya de Tizi Ouzou, «stimulé» par l'urbanisation tous azimuts des agglomérations, caractérisées par un déficit en structures d'accompagnement nécessaires à la sédentarisation des activités commerciales. Le constat établi en la matière par la direction du commerce «est des plus accablants», à en juger par «les nombreux effets pervers induits par l'exercice anarchique» des activités commerciales au niveau des bazars improvisés à ciel ouvert, particulièrement au niveau du chef-lieu de la wilaya, où le nombre d'intervenants, croissant sans cesse, rend aléatoire toute tentative de contrôle de ces «négociants» et de leurs activités, présentant un risque réel pour la santé et la sécurité des consommateurs et entraînant de multiples nuisances liées aux atteintes à l'ordre public, à l'entrave de la circulation et à la dégradation de l'environnement et du cadre de vie. «Pour que la wilaya ne devienne pas un dépotoir, nous devons réagir et ne plus continuer à fermer les yeux en nous prévalant de l'excuse des événements qu'a connus la région», avait souligné le wali devant le conseil de l'exécutif, lors d'une séance consacrée récemment à l'examen du secteur du commerce, prônant l'élaboration d'un schéma directeur pour l'organisation du circuit commercial afin de «hisser la wilaya au seuil minimal des normes admises, au niveau national, en matière de contrôle de la qualité et des pratiques commerciales». Ce schéma vise à «résorber graduellement et à moyen terme» le phénomène du commerce informel par «l'intégration des intervenants dans ces espaces normalisés», une tâche nécessitant une réglementation des activités — plutôt que leur interdiction systématique — par l'affectation de structures appropriées à cet effet, a indiqué le chef de l'exécutif, qui n'a pas manqué de souligner «l'inanité du recours systématique aux moyens coercitifs pour solutionner ce problème épineux». Selon les données de l'antenne de Tizi Ouzou du Centre national du registre du commerce (Cnrc), la wilaya compte 41 602 commerçants et opérateurs économiques.