Les banques françaises Calyon et CIC sont sur le point de s'implanter dans le pays. Sur le total d'investissements directs étrangers entrant en Algérie, la France tient une place non négligeable, avec près de 14% du total des flux pour 2005. Le stock d'investissements français atteint 1,4 milliard d'euros. Les perspectives pour les trois prochaines années font état de 800 millions d'euros d'investissements supplémentaires et de 1,5 milliard d'euros dans le secteur des hydrocarbures. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par la mission économique de l'ambassade de France, qui a concerné les entreprises françaises les plus importantes implantées en Algérie. La mission économique rappelle les données du centre du registre du commerce qui font état de 429 sociétés françaises inscrites. Elle précise, cependant, que ces données comprennent plusieurs catégories d'activités qui ne sont pas prises en compte par l'étude : il s'agit des entreprises unipersonnelles et des artisans, des agents importateurs ainsi que des personnes morales ou physiques ayant acquis une part inférieure à 10% du capital d'une société de droit algérien. Selon les critères pris en compte par la mission économique, la présence française en Algérie est constituée d'environ 200 implantations (correspondant à la création de plus 8 000 emplois directs et de 40 000 emplois indirects). Parmi les 155 entités qui ont répondu à l'enquête, 8 sont des franchises, 5 bureaux de réalisation et 16 bureaux de liaison. “La France constitue le premier investisseur étranger en Algérie hors hydrocarbures, aussi bien en termes de flux que de stocks (calculés par flux cumulés)”, selon le document qui précise que, contrairement aux Etats-Unis, les investissements français “ne sont pas absorbés en quasi-totalité par un seul et unique secteur, celui des hydrocarbures”. Les opérateurs économiques français investissent dans des secteurs aussi variés que l'agroalimentaire, le pharmaceutique, l'automobile, le secteur hôtelier, celui de la grande distribution ou encore les services financiers. Les banques françaises en force en Algérie “Les deux banques françaises, dont le réseau est le plus développé, sont BNP-Paribas et Société Générale. Fin 2005, elles comptaient, respectivement, 13 et 20 agences déployées sur tout le territoire. Chacune affiche une stratégie de développement très ambitieuse avec un rythme d'ouverture de dix agences par an à travers le territoire, signe de leur engagement sur le long terme”, relève la mission économique de l'ambassade de france. Le groupe Natexis dispose, pour sa part, de trois agences opérationnelles dans les activités de corporate, avec pour objectif l'ouverture d'une dizaine d'agences supplémentaires courant 2006, en étendant son domaine d'activité à la banque universelle. La banque CIC, en partenariat avec la banque marocaine BMCE, envisage également de se lancer dans l'activité de banque universelle et au-delà de développer l'activité de fonds d'investissement. Courant 2006, le bureau de représentation de Calyon a obtenu l'agrément de la Banque d'Algérie pour lancer une activité de banque d'investissement, alors que cet établissement était jusqu'ici spécialisé dans le financement export. Enfin, Cetelem, filiale de BNP Paribas spécialisée dans le crédit à la consommation, a débuté son activité courant 2006 et dispose d'un effectif de 60 employés, qui devrait atteindre plus de 150 personnes à la fin de 2009. “La nature des investissements français témoigne de l'engagement sur le long terme des entreprises françaises en Algérie, et se révèlent également moins concentrés que ceux réalisés par les Egyptiens et les Koweïtiens, respectivement 3e et 4e investisseurs étrangers, dans le secteur des télécommunications (achat de licence GSM et de matériels d'équipement entre 2001 et 2005)”, estime la mission économique, pour qui la critique récurrente de la “frilosité des investisseurs français” traduit davantage “l'expression de fortes attentes vis-à-vis de ce partenaire historique qu'est la France, que la réalité”. Pour la mission économique, “une partie importante des investissements français en Algérie comporte, en outre, un aspect stratégique pour le développement du pays dans ses multiples secteurs”, citant le cas du secteur financier algérien, actuellement en pleine restructuration. “L'implantation de banques étrangères dans une logique de long terme ne peut que contribuer à l'accélération de l'amélioration des pratiques de gestion, et donc à la crédibilité du système financier pour les investisseurs étrangers”, explique-t-elle. Danone compte se développer en Algérie “Fin 2005, les entreprises françaises implantées en Algérie employaient plus de 8 000 personnes. Les perspectives à l'horizon 2009 renforcent cette tendance, avec la création programmée de plus de 3 000 nouveaux emplois dans tous les secteurs de l'économie”, annonce la mission économique. Le document cite dans ce cadre le plan d'investissement du groupe Accor, qui prévoit la construction de 36 hôtels. Le groupe emploie aujourd'hui 900 personnes et affiche un plan de développement de ses effectifs de plus de 55% d'ici à 2009. Dans le secteur des équipements automobiles, les concessionnaires Peugeot, Renault et Renault Trucks emploient plus de 3 000 personnes. Enfin, Michelin emploie 800 personnes, produit près de 200 000 pneus par an et réalise la moitié de son chiffre d'affaires à l'export ; le groupe projette d'accroître ses capacités de production dans les années à venir. “L'investissement français passe également par des partenariats liés entre de grands groupes français et des sociétés algériennes, favorisant ainsi transferts de technologies et de savoir-faire”, argumente la mission économique. C'est le cas de Danone qui avait opté, dans une première phase, pour un partenariat avec le groupe Batouche dans le domaine de la production de produits frais via l'entité Danone Algérie. Le français projette d'accroître substantiellement ses capacités de production dans les années à venir et de diversifier davantage sa production, avec notamment l'ouverture d'une biscuiterie dans la région de Réghaïa. Plus récemment, dans le secteur de la grande distribution, Carrefour a ouvert, en mars 2006, une première enseigne à Alger, dans le cadre d'un partenariat avec le groupe algérien Arcofina, et poursuit une stratégie de développement visant la création de plusieurs super et hypermarchés à moyen terme, à travers tout le pays. Meziane rabhi