Les arrangements avec les compagnies Total et GDF devraient couvrir une part importante des engagements français. La visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en Algérie, les 3, 4 et 5 décembre, devrait se traduire par la signature de plusieurs contrats. Même si tout n'est pas encore finalisé concernant le volet économique, “les deux pays devraient signer des contrats pour quelque 5 milliards d'euros, dont la moitié environ se traduira en investissements français (Total et Gaz de France)”, rapporte le journal Le Monde. Pour rappel, le groupe pétrolier français Total a remporté un contrat pour la construction et la gestion d'un complexe de vapocraquage de l'éthane à Arzew. Le projet est estimé à 3 milliards de dollars ; 51% du financement seraient apportés par Total, les 49% restants étant pris en charge par Sonatrach. Le site devrait produire 1,4 million de tonnes d'éthane par an, ainsi que du polyéthylène et de l'éthylène-glycol. Gaz de France a affirmé récemment que le développement du champ gazier de Touat en Algérie se présentait “plutôt bien”, et qu'une décision d'investissement serait prise à cet égard fin 2007. Pour GDF, il s'agirait d'un investissement d'un milliard de dollars dans un champ qui sera mis en production en 2011. Un accord sur la prolongation du contrat d'approvisionnement de l'opérateur français, qui arrive à échéance en 2013, pourrait être signé. Sonatrach se serait engagée à continuer de lui fournir du gaz jusqu'en 2019. Par ailleurs, Areva, le géant nucléaire français, devrait signer un contrat pour mettre en place un institut de génie nucléaire. Selon les données françaises, les investissements français connaissent une croissance soutenue et régulière depuis 2003, passant de 51 à 295 millions de dollars en 2006. Après un accroissement de 75% en 2005, les flux d'IDE français ont plus que doublé en 2006 (+111%) : la France renforce ainsi sa position de premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie avec 245 millions USD (soit 26% du total des IDE hors hydrocarbures), loin devant l'Espagne et l'Egypte (157 millions de dollars). En flux cumulés depuis 1998, la France constitue le second investisseur tous secteurs confondus derrière les Etats-Unis avec 1,02 milliard de dollars, soit près de 15% du total des flux entrants sur la période. Les années 2000 marquent le retour des grands groupes français, qui investissent dans tous les compartiments du marché algérien : agroalimentaire (Danone, Castel, Bel), industrie (Michelin, Sanofi-Aventis), tourisme (Accor), grande distribution (Carrefour) ou encore le secteur financier, avec la présence des plus grandes banques françaises (BNP Paribas, Société Générale, Natixis, Calyon et le CIC). Les investisseurs français démontrent également leur intérêt pour le vaste programme de privatisation entrepris par les autorités algériennes : partenaire de l'algérien Enad, BTK s'est associé en 2006 à la SNVI sur sa filiale carrosserie industrielle ; actuellement, une quinzaine de sociétés françaises sont directement impliquées dans un dossier de privatisation en cours d'examen. 250 entreprises françaises opèrent aujourd'hui sur le marché algérien, employant près de 20 000 personnes. “Le développement des investissements français en Algérie dépend en premier lieu des progrès liés aux réformes économiques, notamment dans les domaines de l'accès au foncier industriel et de la protection de la propriété intellectuelle”, soulignent les Français. Le volume des importations algériennes en 2006 en provenance de la France sont de 4,36 milliards de dollars US. La France est ainsi le premier fournisseur de l'Algérie avec une part de 20,3% du volume total des importations. Les exportations algériennes vers ce même pays sont de l'ordre de 4,57 milliards de dollars US. Ce qui représente environ 16% du volume des exportations vers l'Union européenne. Un forum économique regroupant les chefs d'entreprise français et les membres du Forum des chefs d'entreprise algérienne est prévu à l'hôtel Sheraton d'Alger, le 3 décembre. Pour rappel, lors de leur dernière rencontre qui s'est tenue à Paris les 27 et 28 juin dernier, un comité mixte permanent FCE-Medef a été créé pour encadrer davantage les relations entre les PME des deux pays. M. R.