Le dernier rapport de la mission économique Ubifrance a tracé l'évolution des investissements étrangers en Algérie depuis 1998, mais notamment la présence des investisseurs français en Algérie qui est de plus en plus importante.Ainsi, il ressort que sur la période 1998-2007, l'Algérie a reçu près de 9 milliards de dollars d'investissements étrangers en termes de flux cumulés, dont 26% de la part des Etats-Unis, 14% de la France et 9% de l'Espagne, qui constituent les trois premières sources d'IDE en Algérie. Les Etats-Unis sont le premier investisseur étranger en Algérie, essentiellement dans le secteur des hydrocarbures. Toutefois, les investissements américains ont ralenti pendant les premières années de la décennie noire, et ils se sont accrus depuis 2001 alors que les pays européens tels que la France, l'Italie ou l'Espagne sont présents sur des tendances de long terme. La tendance haussière observée depuis 2003 en termes d'IDE entrant en Algérie s'est accélérée en 2006. En 2007, la tendance s'est ralentie, plafonnant à 1,7 milliard de dollars. L'accélération de ces dernières années illustre l'attractivité croissante du pays et son fort potentiel de marché, malgré la persistance d'obstacles importants : difficultés d'accès au foncier industriel, faiblesse du système de formation, secteur bancaire peu efficient, manque de protection de la propriété industrielle, lourdeurs bureaucratiques… D'après les données de la Banque d'Algérie qui mesure annuellement les flux nets d'IDE entrant en Algérie, la France occupe traditionnellement la place de deuxième investisseur derrière les Etats-Unis. En effet, en termes de flux cumulés sur la période 1998-2007, la France se classe à la seconde place avec 1 591 M USD en incluant 2008, derrière les Etats-Unis (2 380 M USD) et devant l'Espagne (935 M USD) et l'Egypte (834 M USD). Parmi les quatre grands investisseurs traditionnels en Algérie, la France est le seul pays dont les investissements ne sont pas concentrés dans un ou deux secteurs à forte valeur ajoutée, tels que l'exploitation des hydrocarbures, les télécommunications ou encore le BTP. Pour preuve, en 2008, sur le total d'IDE hors hydrocarbures, la France vient en première position avec près de 15% du total des flux et une croissance de 50% par rapport à 2007 (343 M USD en 2008). Le stock d'investissement français atteint 1,4 milliard d'euros ; les perspectives pour les prochaines années faisant état de plusieurs milliards d'euros d'investissements. Les investissements de l'hexagone sont concentrés dans les secteurs financier, agroalimentaire et pharmaceutique. Le secteurs financier et agroalimentaire composent la majeure partie des investissements français, devant l'industrie pharmaceutique. La vigueur des investissements financiers repose en partie sur le dynamisme des banques françaises en Algérie, dont plusieurs poursuivent une stratégie de développement de leur réseau d'agences à travers tout le territoire. La présence française en Algérie est constituée d'environ 400, correspondant à la création de plus 35 000 emplois directs et 100 000 indirects. La diversité des investissements français témoigne de l'engagement sur le long terme des entreprises françaises en Algérie. Parmi les cinq premiers investisseurs en 2007, les Etats-Unis et l'Espagne concentrent leurs IDE dans les hydrocarbures, principalement à travers le projet de gazoduc Medgaz pour les sociétés espagnoles. Les investissements égyptiens demeurent pour leur part largement orientés vers le BTP et la construction. Nassima Bensalem