Objectif n L'agriculture devrait être un véritable moteur de la sécurité alimentaire du pays, laquelle deviendra de plus en plus une affaire de sécurité nationale dans le monde d'aujourd'hui. La sécurité alimentaire de notre pays demeure dépendante de l'extérieur avec une facture d'importation alimentaire passant de plus de 3 milliards de dollars en 2003, à environ 8 milliards de dollars en 2008. Pour le quinquennat 2009/2014, l'Algérie s'est engagée dans la mise en œuvre d'une politique visant le renouveau agricole et rural, mobilisant annuellement des ressources nationales sans précédent. Les pouvoirs publics veulent placer l'agriculture au cœur du développement économique et social de notre pays. La préservation de l'indépendance nationale nécessite la garantie de la sécurité alimentaire et la réduction de notre dépendance alimentaire de l'extérieur d'une manière décisive et durable et de faire du développement rural un instrument de revitalisation des régions rurales. «Les efforts consentis par les pouvoirs publics ces dernières années ont contribué à la relance du secteur agricole qui a connu une croissance de 6 % durant la dernière décennie», a souligné, hier, le président de la commission agriculture, pêche et protection de l'environnement de l'Assemblée populaire nationale, Mohamed Mahmoudi, à l'occasion d'une journée parlementaire sur le thème «Vers une stratégie nationale pour garantir la sécurité alimentaire». Ce secteur est devenu ainsi le deuxième producteur de richesses et de produits après celui des hydrocarbures. «La sécurité alimentaire de notre pays demeure toutefois dépendante de l'extérieur, notamment en matière de céréales et de lait», a regretté M. Mahmoudi, qui a appelé à la création d'un conseil national de la sécurité alimentaire englobant tous les secteurs, qui permettrait, selon lui, la concrétisation des objectifs tracés. Dans son allocution lue hier par son vice-président chargé de la législation, Tifour Benmoussa, le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, a estimé que «la sécurité alimentaire ne saurait intervenir sans un développement agricole durable». «Cette question est importante et sensible, d'où la nécessité, aujourd'hui, d'une réflexion qui la situe dans la stratégie nationale de la sécurité nationale», a-t-il ajouté. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui a pris part aux travaux de cette journée, a indiqué, pour sa part, que la disponibilité journalière par individu est passée de 1 758 kilocalories entre 1963 et 1969 à 3600 entre 2000 et 2009. Le montant de la disponibilité alimentaire globale en 2009 a atteint 26,13 milliards de dollars, dont 20,73 milliards de dollars à partir de la production agricole nationale et 5,4 milliards de dollars à partir des importations de produits agricoles. Le secrétaire général de L'Union nationale des paysans algériens (Unpa), Allioui Mohamed, a souligné, quant à lui, la nécessité de trouver une solution définitive à la problématique du foncier agricole qui est, selon lui, la pierre angulaire de la réalisation de la sécurité alimentaire dans notre pays.