Le chef de l'Etat sera aujourd'hui à Abuja pour deux évènements importants. La capitale nigériane abrite aujourd'hui la réunion au sommet du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), consacrée au Darfour ainsi que le 1er Sommet Afrique-Amérique du Sud qui se tiendra les 29 et 30 novembre 2006. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine devrait probablement se tenir demain au niveau des chefs d'Etat. Composé de 15 membres, il comprend actuellement l'Algérie, le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, l'Egypte, l'Ethiopie, le Gabon, le Ghana, le Malawi, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, l'Afrique du Sud et l'Ouganda. La session sera exclusivement consacrée au Darfour et qui fait suite à la réunion d'Addis-Abeba entre des représentants de l'UA, des Nations unies et du gouvernement soudanais. Un mémorandum d'accord relatif au soutien de l'ONU à la Mission de l'UA au Soudan (MUAS) a été signé à ce moment-là. Signe d'un intérêt international de plus en plus marqué pour le continent africain, le 1er Sommet Afrique-Amérique du Sud s'ouvre également aujourd'hui à Abuja. Et ce n'est certainement pas Abdelaziz Bouteflika qui manquerait un tel évènement. D'autant qu'il a été l'un des initiateurs d'une ouverture plus importante de l'Afrique sur le monde. En 1999, l'une des priorités qu'il s'était tracée en sa qualité de président en exercice de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) était déjà de lancer un partenariat entre le continent et le reste du monde. C'est ainsi qu'avait eu lieu le 1er Sommet Europe-Afrique en janvier 2000. Un déploiement africain qui s'est poursuivi par la suite dans les autres régions du monde. Cest sous l'impulsion des principaux initiateurs du Nepad que sont Abdelaziz Bouteflika, Thabo M'Beki, Olusegun Obasanjo et Abdullaye Wade que l'Afrique a initié un dialogue permanent avec le G8. L'idée d'un sommet Afrique-Amérique du Sud est née d'un autre sommet, celui réunissant le Monde arabe et l'Amérique du Sud en 2005, alors que Abdelaziz Bouteflika était le président en exercice de la Ligue arabe. D'autant que les deux continents ont plusieurs points en commun. Après les sommets Chine-Afrique et Japon-Afrique, c'est au tour du Sommet Afrique-Amérique du Sud de se tenir à compter de demain à Abuja, capitale du Nigeria. C'est le premier rendez-vous intercontinental à un aussi haut niveau de représentation puisqu'au moins une quarantaine de chefs d'Etat ou de gouvernement africains doivent faire le déplacement dans la capitale nigériane dont Abdelaziz Bouteflika, Thabo M'Beki, Mouammar El-Khaddafi et Mohamed VI. Six des douze chefs d'Etat ou de gouvernement sud-américains ont d'ores et déjà confirmé leur participation. Il s'agit des présidents Luiz Inacio Lula da Silva, Evo Morales, Michelle Bachelet, Alfredo Palacio, Bharrat Jagdeo et Ronald Venetiaan. Le président Hugo Chavez sera probablement présent même si sa participation au sommet n'a pas encore été confirmée pour cause de campagne électorale pour sa réélection au Venezuela. À Abuja, les chefs d'Etat et de gouvernement discuteront de politique, d'économie, de social ou de culture. Les sujets devraient porter sur la lutte contre le VIH-sida, la coopération médicale, la paix et la sécurité, la démocratie et les droits de l'Homme, les transports, la communication et l'éducation et bien d'autres sujets encore. Le tout dans une dynamique de coopération résolument Sud-Sud. Un credo défendu par bon nombre de participants africains. Et appliqué en grande part sur le continent à travers l'intégration régionale ou continentale, le règlement des conflits avec près d'une dizaine réglés depuis 2000, ainsi que l'application dans le cadre du Nepad des principes de bonne gouvernance. D'autant que l'Afrique veut aujourd'hui devenir un partenaire incontournable sur la scène internationale qui ne soit pas seulement convoitée pour ses richesses naturelles. Un message qui a été défendu à tous les niveaux. Ce sommet se veut un complément des relations existantes et un rapprochement plus important entre les deux continents. D'autant que les trajectoires actuelles de l'Afrique et de l'Amérique du Sud se rejoignent que ce soit au plan de l'intégration Sud-Sud, de la mise en œuvre des réformes, de l'ouverture économique, et de la bonne gouvernance. Samar Smati