L'Algérie enregistre 62% des cas de mortalité, qui sont dus aux maladies non transmissibles et 30% de mortalité causés par les maladies transmissibles. Le constat a été établi hier par les responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lors de la rencontre nationale de deux jours qui se tient à l'hôtel El-Marsa, à Sidi-Fredj (Alger). “La problématique de la prévention est un thème qui nous tient à cœur. L'Etat s'engage de nouveau à la prendre en charge”, a déclaré le chef de cabinet, M. Marwane. Le représentant du ministre de la Santé a clairement laissé entendre que l'heure est à “la refonte” du système des maladies à déclaration obligatoire (MDO) et “la restructuration” des services d'épidémiologie et de médecine préventive (SEMEP), dont les textes datent de 1990 pour l'un et 1985 pour l'autre. Il a appelé les participants à “sortir avec des recommandations et de nouvelles approches qui seront déterminantes pour l'élaboration de textes nouveaux plus adaptés au contexte algérien”. M. Marwane a aussi abordé la mise en place, par la tutelle, du réseau intranet “Santé-Algérie”, en plaidant pour une information “réelle et rapide” qui permettrait au système national de santé d'agir “efficacement”. Le projet de réseau informatique intranet, lancé l'an dernier, vise, pour rappel, la modernisation de la circulation de l'information et l'utilisation en temps réel des données et informations sanitaires. À travers l'installation de 899 sites (dans les DSP des wilayas, les hôpitaux et leurs annexes, les polycliniques et les écoles de formation paramédicale), dont 132 sites sont prévus pour 2006 et 674 sites pour l'année prochaine. “Rechercher une information réelle, c'est éradiquer des foyers d'épidémie et sauver des vies humaines”, a expliqué hier le chef de cabinet. De son côté, le directeur de la prévention au ministère de la Santé a rappelé l'existence d'un “programme spécial de prévention” pris en charge totalement par l'Etat, à travers les 54 unités ou centres de dépistage “opérationnels”, tout en informant de la contribution du privé qui dépasserait “les 50% dans les perspectives futures”. Une raison suffisante pour le Dr Mohamed Ouahdi d'insister, alors sur la nécessité du respect, par le secteur privé, des textes de loi régissant les MDO et le VIH sida, ainsi que sur l'urgence des “définitions des relations” entre le bureau d'hygiène communal et le Semep. Le responsable de la prévention a, par ailleurs, annoncé l'autonomie, dès l'année prochaine, des 1 485 structures extra-hospitalières (secteurs sanitaires). “À partir de 2007, l'hôpital aura un directeur autonome et les structures extra-hospitalières auront également leur directeur autonome. Ces structures seront revalorisées et feront de la prévention et du dépistage”, a-t-il affirmé, estimant que ces aménagements contribueront grandement à adapter les cadres de prévention aux “nouvelles réalités sociosanitaires” du pays. H. A.