L'Algérie a atteint un stade avancé quant à «la prise en charge médicale de la petite enfance, notamment à la naissance», a précisé le Pr Grangand. La santé infantile, longtemps critiquée, connaît un développement notable. Le constat a été établi par le Pr Grangand qui est intervenu lors d'une rencontre médicale tenue samedi à Tizi Ouzou. Illustrant ses propos, le Pr Grangand a cité les études réalisées sur la santé des moins de 5 ans durant la période s'étalant entre 1992 et 2006 par l'Unicef et la Ligue arabe. D'emblée, le conférencier a déclaré que «le taux de mortalité de cette catégorie d'âge a nettement fléchi en passant de 57,8/1000 enfants en 1992 à 26,9/1000 en 2006.» Dans ce contexte, il convient de préciser que les trois quarts de ces décès ont été enregistrés à la naissance ou durant la première semaine de vie des nouveau-nés. Dans son constat reluisant sur la santé infantile en Algérie, le Pr Grangand, pédiatre et ancien directeur central au ministère de la Santé a évoqué la prise en charge de cette frange. Selon lui, notre pays a requis «une meilleure prise en charge médicale de la petite enfance, notamment à la naissance.» Ainsi, ce spécialiste rejoint le représentant de l'Unicef à Alger, M.Raymond Janssens, actuellement en retraite. Dans un entretien accordé à l'Expression, M.Janssens avait établi le même constat. Dans un autre chapitre, le pédiatre s'est montré très satisfait quant à la régression de la malnutrition des enfants. «La malnutrition chez les moins de 5 ans est en recul», a constaté le professeur. Ce dernier la situe actuellement à un taux de 0,5%, loin derrière le seuil critique de 1,5% atteint dans les années précédentes. Par ailleurs, le spécialiste a fait également part d'un relèvement en matière de suivi médical des femmes enceintes, se situant actuellement à 89,4/1000. Au début des années 90, ce même chiffre était de l'ordre 54,4/1000. En outre, le pédiatre n'a pas manqué de souligner «l'éradication de la poliomyélite (maladie de la moelle épinière causée par un virus) en Algérie depuis 1996.» Cette éradication a été réussie grâce au programme mis en place par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Cependant, le Pr Grangand a signalé l'émergence de nouvelles maladies non transmissibles à l'image de l'obésité touchant une moyenne de 14% d'enfants scolarisés. Ces satisfactions ont été déjà exprimées par le ministre de la Santé, Amar Tou, qui a déclaré que «le taux de décès des nouveau-nés est passé de 42 sur 100.000 en 1986 à 29,7 sur 100.000 actuellement».