Les imams doivent souligner que le sida n'est pas une maladie “honteuse” et qu'il faut éviter la stigmatisation des gens touchés par cette maladie et leur marginalisation. La lutte contre le sida et la grippe aviaire sera au centre des prêches dans les mosquées demain et vendredi prochain. Le ministère des Affaires religieuses a indiqué, hier, que les imams des mosquées vont s'impliquer dans la lutte contre le sida qui a enregistré en 2006 en Algérie une progression de 105 nouveaux malades. Ce département ministériel a demandé à tous les prédicateurs du pays de consacrer leurs prêches de la grande prière hebdomadaire du vendredi à la prévention contre le sida en sensibilisant les fidèles. Le département a indiqué dans un communiqué “spécial” que les imams vont axer leurs interventions demain vendredi, qui coïncide avec la journée mondiale de la lutte contre le sida le 1er décembre, sur le danger que représente cette maladie et sur l'ampleur avec laquelle elle se propage dans les différentes régions du globe. Les imams doivent également expliquer aux fidèles les principaux modes de contamination, à savoir les relations sexuelles et le sang contaminé. Les prêches vont également insister, selon le ministère des Affaires religieuses, sur les pratiques qui conduisent à la maladie et les moyens de s'en prémunir en s'appuyant sur la foi, la morale islamique. Mais les imams doivent, toutefois, souligner que le sida n'est pas une maladie “honteuse” et qu'il faut éviter la stigmatisation des gens touchés par cette maladie et leur marginalisation. Les imams vont également appeler tous les Algériens pour qu'il s'impliquent dans la lutte contre le sida car, souligne le ministère des Affaires religieuses, “chaque mal a son antidote”. Ainsi donc, le ministère des Affaires religieuse brave les tabous en impliquant les lieux de culte dans la lutte contre le sida. Il est vrai que les imams ont accès à la population et sont très écoutés. Mais la question est de savoir si cette démarche ne va pas heurter la sensibilité des fidèles. C'est sans doute la raison pour laquelle le département de Bouabdallah Ghoulamallah s'est gardé d'évoquer les moyens de préventions contre la maladie et qui sont en vigueur dans le monde aujourd'hui. L'ENTV a commencé depuis près d'une année à parler des préservatifs comme moyen de prévention de la maladie, alors que les campagnes précédentes vantaient surtout les vertus de l'abstinence. L'Algérie comptait à la fin de septembre 740 cas de sida et 2 092 séropositifs, selon le représentant de l'Association AIDS Algérie, Adel Zeddam. Les précédentes statistiques, fin novembre 2004, faisaient état de 635 malades du sida et de 1 657 séropositifs. En 2003, il y avait en Algérie 605 cas de sida et 1 373 séropositifs. Le premier cas de sida en Algérie a été diagnostiqué en décembre 1985, selon le ministère de la Santé. R. Benkaci