Le ministre a insisté sur le fait que son secteur constitue “la locomotive du développement économique”. Placée sous le signe de “la transparence”, la rencontre annuelle du ministre des travaux publics avec les directeurs des 48 wilayas du pays, consacrée notamment à l'évaluation du bilan 2006, s'est finalement tenue hier à huis clos, à l'hôtel El-Riadh de Sidi-Fredj. Les journalistes ont cependant assisté au discours d'ouverture de Amar Ghoul, puis à la conférence de presse que ce dernier a animée en marge du rassemblement. Le ministre a insisté sur le fait que son secteur constitue “la locomotive du développement économique”, affirmant que “le débat approfondi” avec les directeurs régionaux des travaux publics, en présence de son staff, autour de l'évaluation des actions menées, permettra de “préparer les perspectives”, “préciser davantage les priorités” et “corriger” les imperfections. Il a, en outre, rappelé que les projets de son secteur s'inscrivent dans le cadre du programme quinquennal 2005-2009 du président de la République. Non sans annoncer “l'intérêt personnel” de Bouteflika aux travaux publics et la communication des “résultats”, des “bonnes idées” et des “suggestions” de la rencontre de Sidi-Fredj à la prochaine réunion, qui regroupera le premier magistrat du pays, les ministres et les walis. M. Ghoul a également estimé que son secteur se développe chaque année, en mettant en avant l'évolution du taux de croissance, qui est passé de 6,8% en 2004 à 7,1% en 2005 et 8% en 2006. “Le taux de croissance dépassera les 8%, il atteindra les 8,8% à la fin de l'année grâce aux réalisations”, a-t-il soutenu devant l'assistance. Pour le ministre, l'année 2006, ayant consommé un budget d'environ 700 milliards de dinars, est “l'année des projets structurants”, puisqu'elle a enregistré le lancement du programme présidentiel, y compris des projets prévus pour 2007 et 2008. Lors de la conférence de presse, Amar Ghoul est revenu sur “le projet du siècle”, inscrit dans le budget des 1 700 milliards accordés à son secteur pour la période 2005-2009, qui coûtera 827 milliards de dinars (11 milliards de dollars) à l'Algérie. À savoir le projet de l'autoroute est-ouest, qui va aller des frontières algéro-tunisiennes aux frontières algéro-marocaines, dont le coup d'envoi des travaux a été donné en septembre dernier, et qui sera achevé à la fin 2009, au plus tard en janvier 2010. “L'autoroute est-ouest doit être une autoroute verte”, a déclaré le ministre, soulignant que 25 milliards de mètres carrés d'espaces verts seront plantés “au minimum sur les deux rives de l'autoroute”. Parmi les autres projets de travaux publics, il citera le lancement de la rocade d'Alger-Zéralda-Boudouaou, en août 2006, qui sera prête dans 22 mois et qui concentrera 60% du trafic routier, selon lui. Sans omettre d'annoncer le démarrage, cette année, des projets portuaires et aéroportuaires, et ceux des 500 maisons cantonnières et 15 parcs régionaux à matériels. “80% du budget accordé au secteur seront consommés par les autoroutes, les routes et les voies express”, a précisé le ministre. Avant d'ajouter avec enthousiasme que l'année 2007 sera à la fois l'année de “l'intégration à l'environnement”, de “la qualité au niveau de la conception, des études, de la maîtrise des délais et des coûts, celle de la réalisation, du suivi et du contrôle des projets” et du “boum de l'emploi” dans le secteur des travaux publics. Certaines questions, relatives à des sujets sensibles qui posent problème sur le terrain de la réalisation des projets des travaux publics, n'ont pas été approfondies par le ministre. C'est le cas de l'expropriation et des indemnisations, dont l'enveloppe financière, pour les années 2006-2007, s'élève à quelque 20 milliards de dinars. “L'expropriation est parmi les problèmes posés qui entravent certains projets au niveau local”, a-t-il indiqué, en prévenant que ce dossier et celui du déplacement des réseaux d'alimentation en eau potable (AEP), de gaz et d'électricité, sont pris en charge par les directeurs des travaux publics des 48 wilayas. Puis d'ajouter plus loin : “Nous privilégions le règlement à l'amiable sur les personnes concernées par l'expropriation. Le recours à la justice est l'exception de l'exception.” Concernant le dossier des agrégats des matériaux de construction, le ministre soutiendra qu'il est pris en charge périodiquement par un conseil interministériel, présidé par le président Bouteflika, avec examen “au cas par cas”. Il donnera une réponse similaire pour la question se rapportant au dossier du foncier, précisant néanmoins : “Des orientations ont été données pour la préservation des terres agricoles.” Avec la décentralisation du budget, le ministre des travaux publics ne craint-il pas une mauvaise utilisation des fonds par les directions des travaux publics des wilayas ? “Non, l'administration centrale sera au contraire allégée du fardeau de la gestion des projets. Elle s'occupera alors du suivi, de l'inspection et du contrôle”, a signalé Amar Ghoul. H. Ameyar