Plus de 3 000 consultations dans les centres de santé de la daïra de Charouine (communes de Talmine, Ouled Aïssa et Charouine) et 8 interventions en chirurgie (gynécologique et mammaire) à l'hôpital de Timimoun, échanges scientifiques et formation à l'école paramédicale d'Adrar. Tel est le bilan présenté par la caravane médicale algéro-française SoliMed, qui a mobilisé du 25 novembre au 2 décembre derniers, 57 bénévoles, entre médecins (généralistes et spécialistes), pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, aides-soignants et logisticiens, au niveau des structures hospitalières et sanitaires d'Adrar et de Timimoun. “Nous avons choisi pour la seconde année consécutive des communes du Sud-Ouest situées entre 80 et 120 km de Timimoun, parce qu'elles sont citées dans la carte de la pauvreté en Algérie, établie par l'Agence nationale de l'aménagement du territoire en collaboration avec le Pnud”, a révélé hier Mme Ziani, responsable de la caravane et cofondatrice de l'association SoliMed (créée en 1994), qui a rendu visite à Liberté, en compagnie d'une délégation. La spécialiste en biologie a également insisté sur “l'esprit de solidarité” qui anime l'équipe pluridisciplinaire, et celui du “suivi”. “Nous transmettons les pathologies recensées à nos collègues médecins qui sont sur place, mais le contact individuel est maintenu pour le suivi des patients”, a déclaré le docteur Ziani, en notant, qu'outre la journée scientifique, des réunions ont eu lieu avec les médecins de l'hôpital de Timimoun et les autorités locales. Puis d'ajouter : “Une équipe de l'association se rendra en janvier 2007 au centre de santé de Talmine, pour équiper la maternité. Elle remettra aussi un rapport de restitution au ministre de la Santé.” Au cours de la discussion, nos invités ont relevé chez les adultes, “la surreprésentation” de l'hypertension artérielle et des affections rhumatologiques, de même que le diabète et des pathologies respiratoires et ophtalmologiques. “Le phénomène de l'hypertension est frappant ; je crois qu'il est dû à un facteur local : il faut chercher du côté de l'eau salée”, a remarqué le Dr Hocine. Pour un autre médecin français, les consultations ont permis d'approcher le trachome “au stade de complication” chez des malades. Du côté des enfants, l'équipe médicale a rencontré des pathologies parasitaires, au niveau de l'appareil digestif, de la peau et du cuir chevelu, des “infections classiques” et les “conséquences de la malnutrition” chez des nourrissons. On apprendra que les gens soignés à la daïra de Charouine ont été demandeurs de spécialistes, y compris dans le domaine de la gynécologie. Selon nos interlocuteurs, “il est annoncé l'arrivée d'un gynécologue d'ici à 2 mois”, à l'hôpital de Timimoun. Un médecin a fait remarquer que cet établissement est doté d'un “bon matériel”, surtout dans le service de dialyse, le service d'anesthésie et le bloc opératoire, en regrettant cependant “le manque réel de personnel et de spécialistes”. D'autres ont tenu à rendre hommage au travail “magnifique” réalisé par les 2 sages-femmes de Talmine et aux équipes locales pour leur sérieux dans les campagnes de vaccination. Les membres de la délégation ont informé que la caravane 2006 a fourni des médicaments et du matériel médical, achetés pour la plupart à la Pharmacie centrale algérienne (PCA), dont le coût global s'élève à 4 millions de dinars, ainsi qu'une tonne de dons venus de Paris. Selon cette délégation, “une attention particulière sera accordée à l'avenir à l'information et à la formation. Dans nos perspectives, nous comptons créer une équipe d'information et de formation, qui se déplacera dans les ksars et les endroits éloignés”, a promis la cofondatrice de l'association SoliMed. H. Ameyar