Le début d'épidémie de leptospirose décelé depuis quelques jours dans la localité de Tala Athmane (à 10 km à l'est de Tizi Ouzou) semble avoir été bien maîtrisé au niveau du service infectieux du CHU Mohamed-Nédir de Tizi Ouzou où les six malades hospitalisés depuis samedi dernier sont bien pris en charge et leur état de santé s'améliore de jour en jour. Hier encore, deux citoyens de la même localité de Tala Athmane ont été mis en observation au CHU et leur état n'est pas jugé critique. Au niveau de la localité de Tala Athmane où il a été décelé le premier cas d'un jeune citoyen décédé de la leptospirose samedi dernier, le chef de daïra et le président d'APC de Tizi Ouzou, accompagnés de représentants des services d'hygiène et de la santé, se sont déplacés sur les lieux pour décider de plusieurs mesures d'urgence telles que le nettoyage et le chaulage des décharges publiques ainsi qu'une vaste campagne de dératisation et de désinsectisation alors que les citoyens de la même localité ont été rassurés quant à une bonne maîtrise de la situation. “La leptospirose hepto-hémorragique n'est pas une maladie à transmission hydrique”, nous dira le Dr Nordine Madiou, médecin au service d'hygiène de la DSP de Tizi Ouzou. “Elle est induite par les urines des rats notamment dans les jardins et les champs et elle se caractérise par de la fièvre et de l'ictère et elle peut entraîner une atteinte rénale hépatique suivie d'une hémorragie qui est généralement à l'origine de graves complications. Ceci dit, cette maladie se soigne normalement lorsqu'elle est traitée à temps”, dira encore le Dr Madiou. Mais si ces quelques cas de leptospirose finalement confirmés ont été bien pris en charge, il n'en demeure pas moins que la rumeur et la désinformation ont provoqué une certaine panique chez les citoyens quant à la qualité de l'eau potable. “Ce ne sont que des rumeurs et des spéculations, car nous avons à rassurer la population que cette maladie n'a aucune relation avec l'eau tout comme nous rassurons les citoyens qu'il n'y a rien à craindre à consommer l'eau du robinet”, nous dira le directeur de l'hydraulique de Tizi Ouzou, Saïd Abbas. De son côté, le directeur régional de l'Algérienne des Eaux (ADE), Youcef Hattoum, est tout aussi catégorique : “Nous avons procédé à des échantillons d'eau et nous n'avons jamais fermé nos réseaux de distribution d'eau potable car l'eau de Tizi Ouzou est tout à fait propre à la consommation.” Le service de l'ADE a procédé, hier, à un affichage à travers les rues de Tizi Ouzou et a fait appel aux services de l'APC de Tizi Ouzou pour sillonner les principales artères de la ville et rassurer la population au moyen de hauts-parleurs quant à la “potabilité” de l'eau courante surtout que les épiceries et les dépôts d'eau minérale avaient été pris d'assaut par de nombreux citoyens victimes, comme d'habitude, de l'intox et du “radio-trottoir”. M. Haouchine