Près de 200 000 ha situés dans la partie steppique de la région ont été touchés. Le patrimoine forestier de la wilaya, s'étendant sur 161 000 ha, se rétrécit d'une année à l'autre. Les longues périodes de sécheresse, devenues récurrentes ces dernières années, n'ont pas manqué d'avoir des effets dévastateurs sur le tapis végétal de la région qui s'est beaucoup rétréci. En effet, d'importantes superficies sont chaque année perdues des suites de la conjugaison des phénomènes liés à l'érosion et à l'avancée de la désertification. Parmi les zones les plus éprouvées par les pertes de superficies de terres arables, il est fait état d'une importante bande aux étendues dénudées et dégradées qui occupe une aire estimée à près de 200 000 ha, essentiellement située dans la partie steppique du territoire de la wilaya. On indique également que l'érosion, la cause de la dégradation du sol, a atteint des proportions inquiétantes dans les zones dénudées localisées dans la partie montagneuse. Ce phénomène a même causé l'envasement des barrages et des retenues collinaires situés en aval suite aux importantes quantités de terre charriées par la pluie. À titre illustratif, les pertes de capacités dues à l'envasement concernent 38 retenues collinaires sur 59 que compte le secteur de l'hydraulique. Ce qui, indique-t-on, représente l'équivalent de 2 510 000 m3 de capacités de stockage perdues. Par ailleurs, les effets de la déforestation se sont fait ressentir sur le climat de la région et sur son potentiel naturel. S'étendant sur une superficie de plus de 161 000 ha, le patrimoine forestier n'a pas cessé de diminuer au cours de ces dernières années. Composée d'espèces sensibles telles que le pin d'Alep, le chêne vert et l'eucalyptus, la bande forestière est de plus en plus exposée aux incendies et autres formes de prédation du fait de la main de l'homme. D'ailleurs, la forte saignée de ce potentiel a été enregistrée pendant la décennie écoulée, durant laquelle les incendies avaient ravagé plus de 50 000 ha. Parmi les conséquences engendrées, il est observé l'apparition des phénomènes d'érosion, de ravinement et de glissement de terrain provoqués par les intempéries. En outre, les pertes de végétation, dues aux incendies répétitifs qui ont particulièrement affecté les bassins versants du massif de la Chiffa, ont donné lieu à de nombreuses coulées de boue qui se sont souvent déversées sur la chaussée après chaque précipitation. La lutte contre l'érosion des sols doit faire l'objet de mesures soutenues afin d'endiguer la tendance à la désertification qui menace de nombreuses zones du territoire de la wilaya. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les différentes opérations retenues au titre de la lutte contre la désertification et le développement du pastoralisme et de la steppe d'un montant de 763 millions de DA M. El-Bey