Rien ne va plus à l'ASO ces derniers temps. La situation est très inquiétante, nous l'avons pu constater de visu ce jeudi lors de notre déplacement à Chlef pour la couverture du match ASO-OMR. Les supporters nous ont interpellés à l'entrée du stade pour crier leur ras-le-bol. “Vous êtes venus d'Alger. On le sait. On voudrait à travers votre présence passer un message au pouvoir central afin qu'il fasse quelque chose pour notre équipe qui reste la fierté de la région. On avait prévu une marche aujourd'hui vers la wilaya de Chlef pour dénoncer le sabotage et le complot qui se trame pour l'équipe et son président. On l'a annulée en dernière minute à cause du président Medouar qui est venu nous dissuader de faire la marche pour que certains n'en profitent pas”, nous diront-ils. Les joueurs sont eux aussi dans l'expectative, Zaoui Samir nous avouera que les joueurs ont tenté de faire une grève “mais nous nous sommes rendu compte que cela ne changera pas grand-chose. Nous prenons notre mal en patience, nous ne quémandons pas, nous voulons juste notre dû”. Le coach n'y échappe pas lui aussi, “c'est la saison de trop pour moi à l'ASO”, avait-il affirmé il y a quelques jours. L'assemblée générale tenue la semaine passée n'avait drainé en tout et pour tout que 32 personnes. Abdelkrim Medouar avait présenté ses deux bilans, satisfaisants dans l'ensemble, puisque l'ASO s'est classée 3e la saison passée et a dépensé 6,4 milliards de centimes. Pour cet exercice, le budget prévisionnel est de l'ordre de 13 milliards de centimes, car le club est engagé dans la Coupe de la CAF dès le mois de janvier prochain. 32 millions de centimes pour cinq matches “Nous sommes le club le plus pauvre de la DI. Vous n'avez qu'à vous référer à nos dépenses. Je vous assure qu'on est asphyxiés financièrement. On ne peut plus survivre de la sorte. Il faut que les autorités locales nous débloquent nos subventions délibérées en juillet 2006, mais bloquées quelque part. S'ils veulent tuer le club qu'ils nous le disent, l'ASO est la fierté de toute la région et a besoin d'être aidée comme les autres clubs. On a demandé à plusieurs reprises une audience auprès du wali, elle nous a été refusée. Où veulent-ils arriver avec ce mépris envers l'équipe. Seule l'APC nous a débloqué 1,7 milliard de centimes en septembre 2006, que je remercie au passage. Ce qui nous a permis de payer une tranche des primes de signature. Sincèrement, on ne mérite pas ce sort”, nous avouera le président Abdelkrim Medouar très en colère contre certains responsables. L'ENIR a versé 300 millions de centimes sur les 400 promis, Baliston fait de son mieux pour aider le club, ECDE, Sonatrach et Djezzy n'ont pas encore honoré leur engagement. Même les recettes du stade sont insignifiantes. Sur cinq matchs à domicile, les recettes n'étaient que de l'ordre de 32 millions de centimes. Des rentrées qui reflètent parfaitement le malaise dans lequel vit le club ; la saison passée, lorsque le stade était loué par le club, près de 700 millions de centimes ont été engrangés uniquement dans les rentrées du stade, un écart flagrant. Ces blocages n'ont pas été du goût des supporters qui, lors de la rencontre contre l'OMR, n'ont pas ménagé le wali. Il a fallu de nouveau l'intervention de Medouar pour les calmer en les invitant à ne pas verser dans ce genre de comportement. L'ASO, dit-on, est en train de payer le malentendu entre les membres de l'APW de Chlef et le wali. “On refuse d'être les otages du politique. Nous sommes un club sportif, qui a honoré toute la région”, dira un membre du club relayé par des supporters : “Il y a des limites à tous, dites-le, si jamais la situation ne s'améliore pas. Le pire est à craindre pour la ville. On ne veut pas faire les frais des clans de la ville. On aime notre ASO, c'est tout ce qu'on a ici à Chlef.” RACHID ABBAD