Des hordes de sangliers sèment la panique et la désolation parmi les fellahs, les agriculteurs et les habitants des hameaux isolés. Les agriculteurs des wilayas de Blida, Tipaza et Aïn Defla se trouvent confrontés à un épineux problème qui menace leurs champs et les arbres fruitiers. Ainsi, après le rat des champs qui a nécessité des campagnes de traitement de milliers d'hectares par la pose de poison coagulant au niveau des trous faits par le rat des champs, c'est au tour du sanglier, devenu une source de maux supplémentaires pour les fellahs et agriculteurs de ces régions à vocation agricole. Depuis l'apparition du terrorisme, les battues qui étaient jadis organisées ont été abandonnées. Les chasseurs qui risquent actuellement de pratiquer leur sport favori ne chassent que les lièvres et les perdrix. Selon des gardes communaux chargés des postes d'observation dans les endroits reculés et isolés, il y a des meutes de plus de 20 sangliers qui vivent aux orées des bois. Ces bêtes se frottent désormais aux renards et aux chacals et attaquent même le bétail. Un danger pour les automobilistes À voir les corps de sangliers quotidiennement écrasés par des véhicules, le long des routes nationales et secondaires, on mesure l'ampleur de leur nombre sans cesse grandissant. Ces accidents causent des dégâts importants aux automobilistes et ont même engendré mort d'hommes, à l'image d'un accident ayant eu lieu sur le tronçon de Maktaâ Kheïra, dans la daïra de Koléa. Un sanglier a percuté un véhicule de tourisme qui s'est renversé sur le toit et a explosé, provoquant un incendie et où les trois passagers ont été carbonisés. Un autre automobiliste a vu son véhicule détruit lorsqu'il a percuté de plein fouet un gros sanglier près de Oued Djer. Il s'en est tiré après trois mois d'hospitalisation. Mais la menace engendrée par ces bêtes est sans conteste les dommages causés aux champs de pommes de terre, de céréales, aux serres et aux arbres fruitiers. Des agriculteurs d'Aghbal, dans la wilaya de Tipaza, croisent des hordes de sangliers en plein jour et les habitants demandent aux enfants de ne pas s'aventurer en dehors du village. Il est devenu fréquent de voir des jardins potagers dévastés après la visite des sangliers. De jeunes plants déracinés, des trous partout, des traces de pattes et des coulées de liquide des goinfres. Désemparés, les fellahs ne savent plus quoi faire, car le nombre de visites ne cesse de croître, de même que les pertes. Des sangliers ont déterré des tombes dans les cimetières non clôturés, attirés par l'odeur des cadavres, et vont jusqu'à creuser des passages sous la clôture, quand elle existe, et se faufilent à l'intérieur. Les citoyens, choqués par la profanation des tombes de leurs proches, sont impuissants. Les fellahs, les agriculteurs et les habitants de la campagne demandent à ce que des battues soient organisées par les autorités avec la participation de l'armée pour éliminer ces prédateurs. Certains suggèrent d'organiser des parties de chasse à l'intention des touristes ou des diplomates ou, à défaut, ouvrir une campagne officielle de chasse pour ces bêtes. MOHA B.