M. Boultif relativise cette information en estimant le déficit des infrastructures aéroportuaires à des cimes peu importantes. Il l'attribue à une mauvaise répartition des aéroports dans le pays. Le directeur général de l'Entreprise de gestion des services aéroportuaires (EGSA), M. Boultif, a, encore une fois, lors de son passage hier matin au Forum hebdomadaire d'El Moudjahid, mis en avant les équipements ultra-modernes de la nouvelle aérogare internationale Houari-Boumediene et les objectifs que l'Etat s'est assignés pour hisser cette structure au rang des grands aéroports internationaux, notamment en matière de certification dans la qualité de service et de l'environnement. L'aérogare, réceptionnée officiellement le 5 juillet dernier, est d'une capacité d'accueil maximale de 6 millions de passagers par an. Elle s'avérera, par conséquent à long terme, trop exiguë pour répondre aux exigences d'un aéroport digne d'une capitale. Au-delà, la délégation de gestion de l'infrastructure, pour une période de quatre ans, au groupe français Aéroports de Paris (ADP), semble poser quelques problèmes pour les travailleurs. “Les pouvoirs publics ont choisi cette formule pour valoriser l'investissement, consenti sur le concours définitif de l'Etat”, a alors expliqué le directeur général de l'EGSA, avant de poursuivre : “Nous recherchons le transfert du savoir-faire, de la certification... Tous ces objectifs sont notifiés dans le cahier des charges de l'ADP”. Il a néanmoins considéré, en réponse à une journaliste, qu'il était prématuré de parler de possibilités de donner à l'ADP, la gestion d'autres aéroports à travers le pays. Un syndicaliste a attiré l'attention sur le licenciement pressenti de 400 salariés transférés à la tutelle d'ADP. “Il n'est pas question d'une quelconque compression d'effectif”, a rassuré aussitôt M. Boultif. Le syndicaliste a alors parlé des formations dont n'aurait bénéficié qu'une centaine de privilégiés, alors qu'elles étaient destinées à 1 200 cadres de l'EGSA. “864 employés ont été formés à l'étranger, en 2005, pour les nouveaux métiers introduits dans l'aérogare. D'autres cycles de formation sont au programme”, a corrigé M. Boultif. Sur un autre registre, le directeur général de l'EGSA a déploré une mauvaise répartition de la carte aéroportuaire à travers le pays. Selon lui, une approche sommaire, entreprise en 2003, a montré que des aéroports ont été implantés dans des villes qui n'en ressentaient pas le besoin. Conséquence, la plupart des infrastructures enregistrent, pendant de longues périodes, un trafic quasiment nul. C'est le cas de l'aéroport de Laghouat, qui ne fonctionne, selon le conférencier, que durant la saison du pèlerinage aux Lieux saints de l'islam. Sans vouloir se prononcer sur les structures gérées par l'EGSA de l'Est et celle de l'Ouest, M. Boultif a certifié qu'uniquement quatre aéroports, mis sous la tutelle de l'EGSA d'Alger, sont rentables. Il s'agit de celui d'Alger, de Béjaïa, de Hassi-Messaoud et de Hassi-R'mel. “Rassurez-vous, le déficit n'est pas énorme”, a-t-il précisé. Il a préconisé, pour le long terme, de baisser les taxes aéroportuaires afin d'attirer davantage de compagnies aériennes étrangères. En compensation, augmenter le volume de l'activité commerciale, afin de drainer des ressources financières. “L'Etat doit se désengager du financement des aéroports, lesquels sont destinés à l'autonomie financière et de gestion”, a-t-il conclu. Souhila H.