RESUME : Daya est bien. La famille chez qui elle vit est adorable. Ils ont même une fille de son âge. Un jour où elle sèche les cours, pour voir Kamel, Halima, de passage dans le quartier, pique une colère en les surprenant. Daya est furieuse contre sa malchance… "C'est injuste ce qui nous arrive, pense-t-elle. On vient à peine de se retrouver qu'on a déjà des ennuis !” Elle sait que si cela tombe dans les oreilles de sa mère, celle-ci allait paniquer. Elle les imaginerait l'un dans les bras de l'autre. Daya pourrait lui jurer qu'ils se voient dans un lieu public mais sa mère aurait toujours un doute. Au fond d'elle-même, elle reconnaît qu'elle et Kamel ont envie d'aller plus loin. Cependant, ils savent que précipiter les choses ne résoudra en rien leurs problèmes. Raisonnables, ils le sont et le resteront. Daya regarde sa tante, tentant de deviner quelle décision, elle allait prendre. Si elle parle de cet incident, tous leurs projets tomberont à l'eau. Enfin, elle se décide, alors que Daya commence à perdre patience. - Non, non, ton oncle va me dire que j'adore crier pour rien, réplique Halima. Il va me reprocher de nous être données en spectacle. - Mais que faisais-tu par ici ? - J'ai une cousine, dans le quartier, lui apprend-elle. Elle va marier son fils. Je suis venue la féliciter ! Elles rentrent à la maison. Daya est pensive. Ils ne seront jamais tranquilles. Là où ils iront, il y aura des gens pour garder un œil sur eux ou pour douter d'eux. - Mon Dieu, aidez-nous ! Elle est là, à méditer sur ce qui est arrivé cet après-midi qu'elle n'entend pas Lydia entrer. Celle-ci remarque tout de suite sa petite mine. - Quelque chose ne va pas ? - Mes parents me manquent. Je voudrais aller les voir, ce week-end, dit Daya ! - Rien ne t'en empêche ! - Tes parents… - Non, la rassure Lydia. Ils comprendront. Surtout maman, elle adore voir grand-mère ! - Je voudrais en parler au dîner, pourras-tu ? - Bien sûr, la rassure Lydia. Mais à une condition ! - Je connais laquelle, dit Daya. T'aider à faire le ménage avant mon départ ! Tu peux compter sur mon aide. Mais elles ne feront rien. Halima a profité de l'eau courante pour tout laver. Elle leur a évité la corvée d'eau. Il y a eu de l'eau pendant toute la journée. Elle en a profité pour remplir la baignoire, les bidons, en plus de la petite citerne de la salle de bains. Les filles allaient pouvoir se reposer après avoir rangé la cuisine. Daya a attendu le moment d'aller se coucher, pour demander à son oncle s'il pourrait l'accompagner à la gare routière. - Ecoute, tu es assez débrouillarde pour t'y rendre toute seule, répond-il. Je ne pourrais pas m'absenter de mon travail. La prochaine fois, je t'accompagnerai jusque chez toi, promet-il. - C'est gentil, dit-elle. Je me rendrai de l'école à la gare, pour ne pas perdre de temps. Comme ça, je partirai dans le car qui vient du village. Je n'aurai pas à faire d'escales et j'arriverai tôt à la maison ! - C'est une bonne idée ! Fais bon voyage et embrasse toute la famille pour moi ! Halima au courant, lui prépare quelques affaires, pour sa mère. Elle aussi a un mot gentil pour ses parents. Daya est soulagée que l'incident ne soit plus qu'un mauvais souvenir pour elles. Le lendemain, après les cours, elle se rend à la gare et de là, elle voyage en car jusqu'au village. Une bouffée de chaleur l'envahit quand elle arrive chez elle. Ses parents l'accueillent à bras ouverts. Elle leur a manquée. Parfois dans son bonheur d'être proche de Kamel, elle oublie que le leur est en sa présence à elle. Elle s'en veut d'être aussi égoïste. - Vous ne pouvez pas vous imaginer combien vous m'avez manqué, leur dit-elle. - Ne serai-tu pas à l'aise chez mon cousin ? l'interroge Mohand. Si c'est le cas, la rassure-t-il, je te trouverais un autre endroit ! - Non, non, tout va bien, soupire-t-elle. Ils sont adorables. Ils sont maintenant ma seconde famille. -Je suis heureuse de te l'entendre dire, murmure Aïcha, en larmes. Tu es ce que nous avons de plus cher. - Je sais ! Mohand sort acheter de quoi préparer un bon dîner. Le temps pour Aïcha d'en profiter. Elle veut tout savoir de la nouvelle vie de sa fille en ville. Absolument tout… A. K. (À suivre)