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Quand la misère s'adosse aux morts américains
Un bidonville abrite 500 familles à Oran
Publié dans Liberté le 05 - 01 - 2010

Du boulevard périphérique, la vue du cimetière militaire américain, avec son alignement de croix blanches, surmontant une petite colline tend à disparaître, brouillée, cachée par le bidonville Daya Morseli, dans le secteur urbain Ibn Sina (ex-Petit-Lac).
Un bidonville qui, en l'espace de quelques années, s'est étendu et ne semble plus connaître de limite, celle du cimetière ayant repoussé vers le boulevard les nouveaux arrivants qui, parfois, en l'espace d'une journée, voire même d'une nuit, font jaillir du sol un nouveau réduit à coups de parpaing. À Daya Morceli, ce sont aujourd'hui près de 500 familles qui sont installées dans des conditions sanitaires catastrophiques. En 2005, date du dernier recensement, elles étaient 265. Au moment où le wali vient d'instruire les chefs de daïra pour un nouveau recensement des bidonvilles ceinturant Oran, une sorte de frénésie s'est emparée de certains opportunistes qui visent une probable attribution de logements sociaux.
Des indus occupants restent dans la journée au bidonville et, la nuit venue, rejoignent leurs maisons dans le quartier Petit-Lac, situé de l'autre côté du boulevard. Mais ce manège irrite les habitants de Daya Morceli, “les vrais laissés-pour-compte”, ceux qui n'ont aucune solution de rechange que celle de rester dans ce no man's land de misère et de violence. Une situation que nos interlocuteurs sur place ont eux-mêmes abordé, lorsque nous avons été à leur rencontre, accompagnés par un “guide”, habitant à Daya Morceli, et qui a été notre quitus d'entrée. Pour accéder au cœur du bidonville, il nous faudra d'abord franchir une passerelle de planches et de contreplaqué, toute brinquebalante, permettant d'enjamber un canal d'eaux usées. Par le passé, deux enfants sont mort noyés après avoir chuté de la passerelle.
Dès les premières mansardes, nous nous engageons dans des sortes de boyaux ne laissant passer qu'une personne à la fois. Les eaux usées, charriant boue et ordures empruntent ces passages qui pénètrent à l'intérieur du bidonville dans un dédale de cases, de réduits où s'entassent des familles. Ici, vivent des mères divorcées avec 3 ou 4 enfants, jetées à la rue par leur ex-mari et des jeunes filles orphelines, chassées par les héritiers du haouch familial, un ancien gendarme qui a crapahuté durant huit ans dans les montagnes à combattre les terroristes, un ancien moudjahid, un universitaire, des ouvriers, des fonctionnaires, des contractuels et des chômeurs.L'ancien gendarme et son voisin nous jettent des regards durs : “Journaliste ? Vous voulez voir comment c'est un bidonville ? Comment c'est une vie de chien ? Regardez où je dois vivre avec mes trois enfants. Ils dorment à l'intérieur, je reste dehors parce qu'il n'y a plus de place !” lâche l'un d'entre eux, tout en nous invitant à pénétrer “sous son toit”.
C'est un réduit de 4 m2 où il n'y a aucune ouverture, l'air est chargé de relents qui nous prennent à la gorge. Un seul matelas, posé à même le sol où sont allongés des enfants que l'on devine sous plusieurs couvertures. La mère allaite la dernière. Il fait froid. En guise de toit, des plaques de tôle en fibre de ciment qui sont percées et qui, les jours de pluie, sont des passoires. Dans une sorte d'avant-cour en terre est installée une plaque à deux feux, une bouteille de gaz butane et de la vaisselle et des ustensiles de cuisine sont entassés les uns sur les autres dans un équilibre précaire. Des récipients et des jerricanes sont remplis d'un liquide douteux qui constitue l'alimentation en eau de cette famille. Car bien sûr, il n'y a ni eau, ni sanitaires dans le bidonville, le seul luxe c'est l'électricité, grâce aux raccordements illicites.
Des habitants un peu mieux lotis disposent de 5m2, d'une résistance électrique pour se réchauffer. Ils ont fait des efforts pour humaniser leur abri de fortune, les murs de parpaings sont peints, décorés de quelques tableaux bon marché et d'autres ont un petit meuble, une meïda. Notre guide nous explique qu'en hiver, la pluie provoque la panique dans tout le bidonville : “L'eau pénètre de partout, personne ne dort la nuit. On se bat avec l'eau pour tenter de l'évacuer .” Plusieurs habitants nous interpellent, tous veulent nous faire découvrir leurs conditions de vie déplorables. La plupart des enfants de moins de 10 ans souffrent de maladies chroniques, les trois quart d'entre eux sont en échec solaire. Notre guide nous explique aussi que la nuit il se passe des choses pas très jolies: les agressions, les vols et la prostitution. Il y a de tout ici, il ne faut pas le cacher. Mais ceux qui trichent pour un logement font du mal à ceux qui n'ont vraiment pas où aller. S'offrir une location, même d'une pièce dans un haouch, c'est trop cher. Alors, s'il y a des cas d'indus occupants c'est aux autorités d'agir et de faire le tri, les citoyens du bidonville ne demandent que cela ! À l'heure où la ville d'Oran se prépare à accueillir la Conférence du 16e GNL à coups de milliards, il y a quelque chose de dérangeant. Mais la dernière image insolite que nous avons vue du bidonville est le mur extérieur d'une mansarde de 5 m2, repeint aux couleurs de l'emblème national avec cet jnscription : “Maâk yal Khadra”.


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