Après deux jours de réunions de son bureau exécutif, celui-ci a réitéré son soutien à la “ligne stop corruption”. Le bureau exécutif national du mouvement de la société pour la paix (MSP) n'a pas renié les déclarations de Abou Djerra Soltani, son président. Hier, à l'issue de deux jours de réunions non-stop tenues du matin jusqu'en fin d'après-midi, cette instance décisionnelle n'a pas manqué d'appuyer les déclarations de son président en les assumant publiquement dans un communiqué rendu public et cosigné par le bureau exécutif national et son président Abou Djerra Soltani : “il est impossible, pour un mouvement qui se respecte, de voir l'argent public dilapidé et voir des informations à ce propos, relayées quotidiennement avec beaucoup de détails et de noms sur les colonnes de la presse et qui sont évaluées à des dizaines de milliers de milliards qui auraient pu être consacrés à la construction de centaines de milliers de logements, et rester les bras croisés, muet et sans se mobiliser”, soulignera le communiqué du parti tout en précisant qu'il ne s'agit pas pour autant “de se substituer aux instances judiciaires et sécuritaires spécialisées en la matière”. Expliquant que son initiative, “stop corruption”, rendue publique, la semaine dernière, pour rappel, par Abou Djerra Soltani et au cours de laquelle il avait déclaré détenir des “dossiers sur la corruption”, laquelle déclaration qui avait déclenché un tollé et a même fait réagir le président de la république, “rentre dans le cadre du programme de lutte nationale et internationale contre la corruption, ainsi que toutes les contributions politiques, de la presse et de la société dans l'objectif de contrer ce grave fléau”, indique le document de cette formation membre de l'alliance présidentielle. Enfonçant davantage le clou, Soltani et son bureau exécutif se disent très étonnés dans ce cadre des réactions virulentes et en chaînes suscitées par les déclarations de son président à l'occasion de sa conférence de presse : “les fortes réactions suscitées par les déclarations du président du mouvement lors de sa conférence de presse prouvent, si besoin est, l'importance politique du dossier de la corruption et son danger de par les responsabilités et le devoir qu'elles suscitent auprès de la classe politique, des pouvoirs publics et de l'opinion pour faire face à ce mal économique et social qui menace la stabilité sociale et les programmes de développement”, explique-t-il en introduction avant d'être plus direct : “au moment où l'on s'attendait, disent-ils, à un soutien inconditionnel à l'initiative stop corruption, en la considérant comme un noble message et comme étant une noble démarche nationale et légitime, a contrario, cette initiative a suscité différentes réactions où certaines sont même allées jusqu'à la criminaliser comme si la lutte contre la corruption était une zone interdite ou alors un tabou qu'il ne faut pas approcher.” Dans le même ordre d'idées et sans renier quoi que ce soit dans la démarche du président du parti, il est noté que “le mouvement de la société pour la paix a pris ses responsabilités historiques, lors de la crise, a intégré le gouvernement pour s'assumer et a payé un lourd tribut par des milliers de martyrs, les meilleurs de ses hommes et prend jusqu'à présent ses responsabilités dans la réussite de la réconciliation nationale, la consécration du projet de développement par la préservation de l'argent public menacé par le dangereux fléau de la corruption, ce qui nous pousse à être déterminés à continuer notre initiative (stop corruption) et son élargissement à toute personne jalouse de la protection de l'argent public et le travail avec toutes les parties officielles et de la société concernées par ce problème”. Se faisant insistants, le président du MSP ainsi que son bureau exécutif affirment que “le mouvement continuera sur sa lancée sans se soucier des tentatives de détourner son initiative de son aspect politique et moral à un aspect juridique et législatif et l'amener sur des registres politiciens ou de presse”, précisant que s'agissant des dossiers “nous allons les traiter conformément au cadre législatif normal”. Il faut dire que la réunion de l'exécutif du MSP ne s'est pas seulement contentée d'appuyer les déclarations de son président mais également le conforte dans sa position de leader. Preuve en est qu'en pleine crise, cette instance se tourne vers les prochaines échéances électorales dont les sénatoriales en faisant observer “la discipline” partisane des élus de cette formation. NADIA MELLAL