Le président du MSP a donné, hier, l'impression d'avoir dépassé la crise née du dernier remaniement ministeriel. Le sommet de l'alliance présidentielle constituée par le Rassemblement national démocratique (RND), le Front de libération nationale (FLN) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) se tiendra demain lundi. L'annonce a été faite, hier, par Abou Djerra Soltani, président du MSP, en marge de la cérémonie de passation de consignes entre certains responsables de l'exécutif de son parti. “Sauf si un des responsables des partis composant cette alliance est retenu par une réunion avec le président de la république”, nuance-t-il. Cette réunion permettra au MSP de s'adjuger la présidence de l'alliance jusque-là assurée par le FLN. Le dernier sommet entre les chefs de file des trois partis remonte au 16 février dernier. Le présent conclave intervient au lendemain d'un remaniement ministériel défavorable à plus d'un titre au FLN. Il risque de faire des vagues surtout que l'on assiste ces derniers temps à des échanges d'amabilités entre les leaders des partis composant cet attelage politique branlant. En témoignent les dernières accusations lancées par Abdelaziz Belkhadem à l'encontre d'Ahmed Ouyahia. Sur un autre registre, la suppression de la filière des sciences islamiques au lycée pourrait bien figurer au menu du prochain conseil des ministres. “Quand elle sera débattue, nous donnerons notre avis”, a déclaré M. Soltani sans donner d'autres indications. Et la crise au sein du parti islamiste née du dernier remaniement ministériel qui a vu la nomination de son président, Abou Djerra Soltani, au poste de ministre d'état sans portefeuille, semble dépassée. Abou Djerra Soltani a bel et bien gagné la partie face à ses adversaires qui lui reprochent d'avoir accepté le poste sans l'aval du parti. Outre qu'il est conforté par le conseil consultatif de son parti qui a jugé, le 30 mai dernier, que son acceptation du poste ministériel n'est pas “contradictoire avec les statuts du mouvement”, Abou Djerra s'est payé le luxe d'avoir la tête de l'un de ses adversaires, Ahmed Dane en l'occurrence, qui perd ainsi, à l'issue du bras de fer avec son président, le poste de responsable de communication et des affaires politiques du parti au profit de Mahmoud Djemaâ. Pour s'éviter un affront public, Dane n'a pas participé à la cérémonie d'hier. Pour sa part, Abdelmadjid Menasra, un autre adversaire de Soltani, n'est pas inquiété pour le moment puisque l'ex-ministre de l'Industrie garde toujours la vice-présidence du parti. Quatre autres postes de responsabilité au sein de l'exécutif (l'organique, la jeunesse…) ont changé de main. En prenant la parole, Abou Djerra Soltani a tenté de rassurer les “recalés” en refusant de présenter leur écartement comme un limogeage ou une sanction tout en leur faisant miroiter un probable retour aux responsabilités. Un changement présenté par Soltani comme une grande leçon de démocratie. L'assurance est également donnée par ce dernier à ses militants sur “la continuité dans le sillage de la ligne politique tracée”. Après quoi, M. Soltani a énuméré trois sortes de dossiers : d'abord les dossiers stratégiques (participation à l'alliance présidentielle, la construction de l'état algérien, la reconstruction de la classe moyenne, la conservation des constantes et principes du peuple algérien…). Ensuite, les dossiers sensibles dont le traitement sont du ressort du conseil exécutif et du conseil consultatif (le contenu des réformes, l'ouverture économique, politique, diplomatique, etc.). Et enfin les dossiers urgents (rencontre internationale sur la réforme et la réconciliation, l'université d'été du parti, la réconciliation et l'amnistie générale, le front social, la rentrée sociale…). ARAB CHIH