La cité rurale de haï Zitoun avec ses 1 600 habitations, située à 2 km de Chetouane, dans le Grand-Tlemcen, mérite une visite pour constater qu'elle constitue un point noir de notre urbanisation d'aujourd'hui. Une moitié de cette cité (600 habitations) datant de 1980, ne présente pas de problèmes jugés importants par comparaison à l'autre moitié de cette cité achevée en 1990 où quelque 1 080 habitants vivotent dans des conditions déplorables. “Beaucoup de problèmes minent la vie quotidienne de ces habitants”, nous relatent avec amertume les deux représentants d'associations de haï Zitoun, MM. Bouziani Mohamed et Medjadaoui Kaddour. Une école primaire très vétuste voit s'entasser les enfants scolarisés avec ceux du bidonville des 120 habitations d'à côté, avec ses 4 classes pour les trois premières années du primaire. Les autres auront à parcourir quotidiennement 2 km à pied pour rejoindre les autres écoles de Belarbi ou de Mamache au centre-ville de Chetouane. Certains édifices publics ne portent aucune signalisation (salle de soins, école, mairie …). La salle de soins fonctionne bizarrement la matinée uniquement et la distribution du courrier est inexistante. Le nouveau dispensaire ferme à 18 h, se désintéressant des cas d'urgences nocturnes pouvant survenir, contraignant les patients à se déplacer vers le CHU de Tlemcen. Une décharge publique “meuble” le décor, révélateur de l''inexistence d'une gestion quotidienne d'enlèvement des ordures ménagères. Environ 180 habitations ne sont pas reliées au réseau électrique mais s'alimentent néanmoins en électricité en se branchant de manière illégale aux compteurs des voisins. Farid DAOUDI