Le président Abdelaziz Bouteflika s'est entretenu, durant plus de deux heures et demie, avec l'ancien capitaine des Bleus, dans une atmosphère très détendue. Au troisième jour de sa visite en Algérie, Zinedine Zidane était l'hôte du Président qui l'a reçu au siège de la Présidence à El-Mouradia à 9h30, accompagné de ses parents. Zizou était arrivé peu auparavant, en costume strict et cravate. Zidane était assis à côté du Président, dans le fauteuil réservé aux personnalités de marque. Au terme de l'audience, sous le crépitement des flashs et avec son regard intimidé, toujours ponctué d'un sourire, il déclare que “la rencontre avec le Président était symbolique, aussi bien pour moi que pour mes parents. Je suis surtout heureux d'être venu en Algérie, parce que je suis l'invité du président Bouteflika. Je suis content et heureux d'avoir partagé un moment avec Monsieur le Président”. Le président Abdelaziz Bouteflika s'est entretenu, durant plus de deux heures et demie, avec l'ancien capitaine des Bleus, dans une atmosphère très détendue. Selon des témoins, le chef de l'Etat s'adressait à Zizou en tant qu'Algérien dont la notoriété a largement débordé son pays d'origine, plutôt qu'à un Français en visite en Algérie. Le président Bouteflika a conseillé à Zidane de préparer l'avenir. Il lui a demandé notamment de poursuivre son combat en faveur des grandes causes humanitaires (pauvreté, enfance...). Ce premier rendez-vous de l'ancien champion du monde 98 s'est déroulé en présence du ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbès, qui ne l'a pas lâché d'une semelle depuis son arrivée à Alger, du ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, et du président de la Fédération algérienne de football (FAF) Hamid Haddadj. Après le rendez-vous de la Présidence, la star mondiale du football s'est vu offrir un déjeuner par le président Bouteflika qui a tenu à y associer les anciennes gloires du football national. Après le déjeuner, l'enfant de la Castellane (quartier nord de Marseille où il est né) a été décoré de la plus haute distinction de l'Ordre du mérite nationale, la médaille “Athir”, par le président Bouteflika. Créée en 1984, elle est habituellement décernée à des chefs d'Etat, des amis de l'Algérie et à des Algériens méritants qui ont fait une carrière prestigieuse à l'étranger. C'est dire toute la considération que l'Algérie accorde à ce fils d'émigré parti dans les années cinquante gagner sa vie comme ouvrier de l'autre côté de la Méditerranée. Pour la petite histoire, il faut rappeler que les membres de la prestigieuse équipe du FLN de Mekhloufi Maouche et Bentifour ont été décorés de l'ordre de l'“Athir”. Cette médaille est décernée “en reconnaissance de votre notoriété exceptionnelle que vous avez édifiée avec une volonté et une sportivité uniques en leur genre”, souligne le texte lu lors de la cérémonie de remise au Palais du peuple, elle est aussi une “reconnaissance de votre respect des règles du jeu et de l'admiration qu'on vous doit et en raison de l'exemple que vous constituez pour la jeunesse algérienne (...)”, ajoute le texte. La médaille “Athir” constitue également une “reconnaissance de votre attention particulière, de votre générosité, de votre solidarité effective avec les plus démunis, ainsi que votre attachement affirmé à votre pays d'origine, du respect et de l'admiration que vous vouez au peuple algérien dont vous faites partie”. Après la cérémonie, le président Bouteflika et Zinedine Zidane ont pris une photo de famille avec les anciennes gloires du football, pour immortaliser cette rencontre. Aujourd'hui, l'ex-capitaine des Bleus se rendra en hélicoptère à Béjaïa pour assister à l'inauguration des structures socioéducatives. Il reviendra juste après pour se rendre au stade du 5-Juillet pour donner le coup d'envoi de la rencontre qui opposera l'USMA à la JSMB. Partout où il est passé, il a été acclamé aux cris de “Yahia Zizou” par des milliers de supporters enthousiastes. “Je suis heureux d'être dans mon pays d'origine et de partager ce moment avec les Algériens”, a-t-il dit, dans un point de presse à l'hôtel El-Djazaïr. “L'Algérie est le pays de mes parents. J'avais envie d'y retourner depuis 20 ans, mais ma carrière ne me l'a pas permis”, a-t-il ajouté. Zidane était venu une seule fois en Algérie, à l'âge de 15 ans. “Je veux aider le football algérien” et “je veux aider les gens qui aident”, a encore dit Zidane, après avoir exprimé sa compassion pour les enfants de Boumerdès qui portent les stigmates psychologiques du séisme de mai 2003. “Le traumatisme (de ces enfants) sera toujours présent, malgré les soins qu'ils reçoivent”, a-t-il ajouté. Zidane a souhaité que “l'Algérie redevienne la terre paisible qu'elle a toujours été”. R. S.