Les Irakiens sont prêts. Le pays est divisé en quatre zones militaires. Dans le Kurdistan, la fuite a déjà commencé. Le président irakien a émis hier le souhait que la “guerre n'aura pas lieu”, tout en promettant la défaite aux Etats-Unis s'ils attaquaient son pays. C'est du moins ce qu'a rapporté la télévision irakienne en fin de journée, alors que les Américains avaient demandé aux inspecteurs onusiens de quitter l'Irak. La veille, le ministre des Affaires étrangères, Maji Sabri, avait déclaré à Dubaï que son pays se préparait à la guerre comme si elle devait avoir lieu dans une heure. Sur le terrain, la plus haute instance dirigeante en Irak a décidé de diviser le pays en quatre zones militaires dirigées par des commandants sous les ordres du président Saddam Hussein, en vue d'une éventuelle attaque américaine. En vertu de cette décision du Conseil de commandement de la Révolution (CCR), la “région centrale” du pays, qui englobe Bagdad, a été placée sous le commandement du fils cadet du président Saddam Hussein, Qoussaï. La région nord sera dirigée par le numéro deux du régime, Ezzat Ibrahim, alors que la région sud sera commandée par Ali Hassan Al-Majid, influent membre du CCR et cousin de Saddam Hussein. La région d'Al-Furat Al-Awsat, au sud de Bagdad, sera commandée par Mizban Khader Hadi, membre du CCR. Un grand nombre de Kurdes de la ville de Chamchamal, située dans le Kurdistan irakien autonome, tout près de la ligne de démarcation avec le reste du pays, commençaient à fuir à la recherche d'une zone plus sûre. Il faut savoir que depuis la fin de la guerre du Golfe, en 1991, une grande partie du Kurdistan échappe au contrôle de Saddam Hussein. Pour les Américains, l'après-guerre a déjà commencé. Des équipes d'officiers se préparent à prendre en charge l'organisation de l'aide aux populations civiles irakiennes et la gestion de toute crise humanitaire qui pourrait survenir dès le début des combats. Washington a d'ores et déjà pris les devants en stockant dans la région des réserves équivalant à trois millions de rations humanitaires quotidiennes. Les équipes sur le terrain, qui comptent une cinquantaine de personnes au Koweït, devront évaluer rapidement les besoins en vivres et en aide médicale aux populations et les dégâts subis par les infrastructures irakiennes. Cependant, il sera impossible de gérer les opérations humanitaires tant que les combats ne seront pas terminés. S. T.