Au lendemain du suicide, on présente les condoléances à la famille en deuil et on rentre à la maison laissant derrière nous des sujets devenus aussi fragiles que les suicidés. Un très fort sentiment de culpabilité se développe au sein de la famille de la personne qui a mis fin à sa vie. La famille pense en être la cause, en plus de la peur du châtiment. L'absence de soutien des autres renforce leur solitude. Ces éléments réunis créent un désarroi total chez ces familles des suicidés poussant à la déstabilisation de ses membres. Les proches du suicidé traversent une période de désarroi et de difficultés sur les plans physique, psychologique, intellectuel et social. Ils se voient cernés par le regard des autres et développent un sentiment de culpabilité destructif. Pour Mlle Imen Benharkat, chercheuse au département de psychologie de l'université Mentouri, “en plus du sentiment de culpabilité, on assiste rarement à un bon déroulement du processus du deuil”. Elle ajoute : “L'endeuillé s'accuse lui-même et se rend responsable de la mort de son proche qui s'aggrave par le regard que porte la société sur le suicide considéré comme un péché.” Elle ajoute en substance que “le deuil en cas de suicide doit être pris en charge avec beaucoup de précaution, du fait que ses complications peuvent conduire à des situations difficiles à vivre, voire même à des pathologies psychiques pour l'endeuillé et ses proches”. A. B.