Le piratage musical est un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur, notamment pour les CD devenus, avec le temps, une source d'enrichissement pour certains individus. Les villes de Sétif, d'El Eulma et de Tadjnanet constituent des fiefs de la contrefaçon. Les dispositions prises par le gouvernement durant le début de l'année 2006 dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon sont en train de trouver un écho, bien que toujours timide, au niveau de l'Office national des droits d'auteurs et des droits voisins (Onda). Une brigade spéciale de lutte contre le piratage et la contrefaçon a été mise en place ces derniers jours à Constantine pour intervenir dans tout l'Est algérien. Formée de jeunes diplômés, notamment en sciences juridiques, cette équipe devra prendre en charge le volet contrôle du domaine phonographique, couvrant, avec la collaboration effective des services de sécurité, 18 wilayas de l'est du pays. Selon le directeur régional de l'Onda, “les éléments de la brigade en question sont tenus d'assurer une seule mission, celle du contrôle de la phono tels les CD gravés, les cassettes audio, contrairement à ce qui se faisait auparavant, où les brigades dépêchaient sur le terrain pour s'occuper, à la fois, du contrôle, de la prospection et de la perception”. Trois tâches simultanées, assez difficiles et dont les résultats restaient en deçà des estimations des services concernés par rapport aux dépassements enregistrés dans ce cadre. À la base de ce contrôle, une relation basée sur la confiance doit s'instaurer entre les différents intervenants. Selon notre interlocuteur, “l'éditeur, après la signature d'un contrat avec l'auteur adhérent à l'office, devra signaler au services de l'Onda le nombre d'exemplaires du tirage convenu et la date de ce tirage, ainsi que le nombre vendu d'exemplaires et celui stocké, dans le but de protéger les droits de l'auteur de l'œuvre contre le piratage”. Ce dernier est un phénomène envahissant qui prend de plus en plus d'ampleur, notamment pour les CD devenus, avec le temps, une source d'enrichissement pour certains individus, qui exploitent illicitement la production culturelle des autres. Le cas du célèbre chanteur du malouf Mohamed Tahar Fergani, victime de dépassements d'une maison d'édition qui a reproduit sans son autorisation son œuvre. Poursuivie en justice, la maison d'édition impliquée a été condamnée à verser à l'Onda une somme de 10 millions de centimes et la même somme à Mohamed Tahar El Fergani. Dans ce cadre, les agents de l'Onda ont procédé, durant l'année 2006, à la saisie de pas moins de 40 000 supports lors de 703 interventions à l'est du pays, aboutissant à des poursuites judiciaires contre 25 contrevenants. Les villes de Sétif, d'El Eulma et de Tadjnanet constituent des fiefs de la contrefaçon. Une déperdition monstre est constatée au niveau de ces villes, où les agents de contrôle sont confrontés à un milieu hostile et à des risques d'agression. La présence d'un renfort des éléments de la police judiciaire est obligatoire dans ce genre de situations afin de lutter sérieusement contre les pirates et les revendeurs de ces produits illicites. Un commerce qui porte atteinte, non seulement à l'auteur, mais aussi il déséquilibre les institutions de l'Etat. En effet, 20 000 supports ont été saisis par les services de sécurité en 2006. Madani Radia