La compagnie pétrolière nationale enregistre en sus un manque à gagner d'au moins 600 millions de dollars par an. Sonatrach a signé hier un contrat d'une valeur de 16,5 millions d'euros confiant à la société française Delair Navarra, portant sur la démolition et la récupération des restes des trois unités de liquéfaction détruites par l'explosion survenu en 2004 au complexe de liquéfaction de Skikda. L'accord prévoit “le démontage et la démolition des restes des installations des trois unités 20, 30 et 40 constituées essentiellement de gros équipements et matériels (grosses chaudières, compresseurs, colonnes de séparation) et l'extraction de toutes les canalisations souterraines. Il comprend aussi des travaux de remblayage, de compactage et de bétonnage des parties déterrées, de remise en état du système de drainage des eaux fluviales existant et la remise en état des sites d'implantation de ces unités. Le contrat d'une durée de 24 mois englobe aussi la reprise par l'entrepreneur de tous les équipements, matériels et matériaux issus de la démolition”. Quant à la réalisation du train géant qui doit remplacer ces trois unités perdues lors de l'explosion de janvier 2004, les négociations sont toujours en cours avec le consortium Kellogg Brown and Root, de la multinationale américaine Halliburton-JGC (firme japonaise). Ces discussions, qui traînent, doivent être finalisées au courant de l'année. Les travaux débuteront en principe en 2007. Trois ans se sont donc écoulés sans que le chantier ne soit lancé. Cette catastrophe a engendré un manque à gagner important pour l'Etat algérien et pour Sonatrach : une production de 3 milliards de mètres cubes de gaz/an sous forme de GNL qui était exportée a disparu du marché. Sonatrach a été certes indemnisé par les réassureurs internationaux, au titre du sinistre, à hauteur de 450 millions de dollars. Mais, cet argent ne suffira pas, loin s'en faut à couvrir le coût de la nouvelle installation qui coûtera au moins 1 milliard de dollars. Sonatrach doit donc mettre la main à la poche. Il faut savoir que la compagnie nationale pétrolière produisait et exportait à plein régime pour 27-28 milliards de mètres cubes par an de GNL. La catastrophe de Skikda a ramené la production à 25 milliards de mètres cubes/an en 2005 grâce à une plus grande optimisation des complexes d'Arzew GL 1 Z et GL 2 Z, et la réhabilitation achevée des unités 10, 50, 60 de GL 1 K, endommagées partiellement par l'explosion. On estime la perte annuelle due à l'absence de cette production sur les marchés à au moins 600 millions de dollars pour Sonatrach. Concernant les résultats de l'enquête sur les raisons et les responsabilités dans la catastrophe de Skikda, des pans de voile entiers n'ont pas été encore levés. En particulier, l'unité pose une énigme. Elle est la seule à n'avoir pas été réhabilitée lors de la vaste opération menée dans les années 1990 par Sonatrach, consistant à rénover les installations de tous les complexes de liquéfaction : GL 1 Z, GL 1 Z, GL 4 Z, GL 1 K. Or, c'est une défaillance d'un équipement dans l'unité 40 qui a entraîné l'explosion qui a détruit les trois unités, endommagé les trois usines de liquéfaction restantes et surtout causé la mort de 26 personnes. N. Ryad