Ni l'appel à la marche ni le mot d'ordre de grève générale, lancés par la Coordination intercommunale de Béjaïa (CICB) n'ont pu avoir, hier, un écho favorable de la part des citoyens de la région. C'est pour la première fois dans son histoire que la CICB a essuyé un échec aussi cuisant dès lors que la démobilisation citoyenne a été cette fois-ci à son apogée. Hier, à 11 heures, au moment où la manifestation devait démarrer du lycée mixte d'Ihaddadène, aucun groupe de personnes n'a osé se rassembler sur la voie publique. Devant l'absence des grandes foules d'antan, les quelques délégués audacieux qui se trouvaient, dès la matinée, éparpillés dans les parages, n'ont pas pu se regrouper sur les lieux, par crainte d'être appréhendés par les nombreux policiers qui ont fortement investi le quartier d'Ihaddadène. En effet, toute la ville des Hammadites était, hier, sous l'emprise des éléments de la sûreté de wilaya aux aguets. Même les clients d'un café maure jouxtant le lycée d'ihaddadène ont été soumis, dans la matinée, à un rigoureux contrôle d'identité, pendant lequel trois délégués de la CICB ont réussi à échapper à la police. Ayant senti le danger qui le guettait, un autre délégué de la commune de Béjaïa a réussi, lui aussi, à prendre la fuite après avoir été traqué par un élément de la PJ en civil. Par ailleurs, il faut signaler que des barrages de contrôle ont été dressés, comme d'habitude, au niveau de Oued-Ghir (RN 12), Ireyahène (RN 09) et Ighil El-Bordj (RN 24), où les forces des CNS procèdent au filtrage des passagers. Concernant le mot d'ordre de grève générale qui devait appuyer la marche d'hier, la quasi-totalité des localités de la wilaya ne l'a pas respecté. A noter qu'une militante du parti des Verts de France, en l'occurrence, Mme Saâdia Ayata, élue à la marie du 18e arrondissement de Paris, était, hier, à Béjaïa, où elle devait rencontrer des délégués des archs afin de s'enquérir de l'évolution de la crise de Kabylie. Originaire de la Basse-Kabylie, cette militante binationale qui aurait souhaité participer à la manifestation de la CICB, nous a confié qu'elle est venue en Algérie sur invitation du mouvement citoyen et après que son parti eut des contacts avec des représentants des archs de Kabylie à Paris. K. O.