Des manifestations de rue ont été décidées par la CICB comme moyens de pression contre le pouvoir afin “d'exiger la libération des détenus”. Une lettre d'attention est aussi adressée aux citoyens de la région par la CICB. Les délégués de la Coordination intercommunale de Béjaïa, 23 communes présentes, ont tenu, avant-hier, un conclave extraordinaire dans la commune de Semaoun pour passer en revue globalement la situation qui prévaut au sein de leur mouvement et particulièrement pour examiner et arrêter les voies et moyens pour venir en aide aux détenus du mouvement à travers la wilaya de Béjaïa. Unanimement, les délégués présents au conclave ont convenu d'intensifier les actions de rue en guise de solidarité mais surtout exiger du pouvoir “la libération immédiate et inconditionnelle des détenus en grève de la faim”. Ainsi, une batterie d'actions en leur faveur a été arrêtée par les conclavistes se résumant à “l'arrêt de la circulation le 04/01/03”, “une caravane le 31/12/02”, “des marches synchronisées le 1er/01/03” et “une marche au chef-lieu de wilaya appuyée d'une grève générale”. Ces actions intenses de rue, arrêtées par les conclavistes après un débat houleux, consistent aussi à remobiliser la population derrière le mouvement, qui traverse un tournant décisif de son histoire. Dans une déclaration sanctionnant les travaux du conclave, la CICB signale que “des délégués et manifestants qui luttent pour un idéal démocratique croupissent, pris en otages, dans les geôles d'un pouvoir mafieux et assassin. Certains d'entre eux en grève de la faim risquent de perdre la vie, et le pouvoir sera seul responsable des conséquences qui en découleront”. Les rédacteurs du document précisent : “Ignorant le degré de maturité et de vigilance de nos populations, les tenants du pouvoir croient par l'apport de leurs docilités locales amener le mouvement sur le terrain de la négociation en faisant fi des préalables posés par l'Interwilayas.” Dans ce sens, la CICB insiste sur le respect des principes directeurs du mouvement et du code d'honneur “dans lesquels les délégués ne doivent mener aucune action qui vise à nouer des liens directs ou indirects avec le pouvoir et ses relais jusqu'à la satisfaction pleine et entière de la plateforme d'El-Kseur”. Un passage de la déclaration qui fait allusion au comité de la société civile d'El-Kseur qui a tenu à peser de son poids pour sa suppression, comme en témoigne le deuxième document de la CICB. Par ailleurs, une lettre d'attention des délégués de la CICB a été adressée à la population de la région à l'issue de leur conclave sous le générique “Ne les laissons pas mourir”. L. O.