“Quand je suis arrivée (au ministère) en 2002, je n'ai trouvé aucun festival institutionnalisé”, a relevé Mme Toumi, tout en rappelant le “franc succès” du Festival international de la musique andalouse, tenu en décembre dernier à Alger. “Alger, capitale de la culture arabe 2007”, cet important événement que s'apprête à accueillir la capitale à partir d'aujourd'hui, constitue une véritable opportunité pour une “renaissance culturelle réelle”, a estimé la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. “Cette manifestation, grâce à laquelle le secteur de la culture s'est doté d'un fonds spécial dont le montant s'élève à 5 milliards et demi de DA, dégagé par l'Etat pour la gestion des différentes activités initiées dans ce cadre, sera non seulement riche en animation mais aussi en termes d'infrastructures et d'équipements culturels”, a déclaré Mme Toumi, dans un entretien à l'APS. S'exprimant sur l'impact de cette fête grandiose qui va marquer la vie culturelle en Algérie durant toute l'année 2007, la ministre de la Culture a affirmé la volonté de faire en sorte que la cadence des projets et des activités initiés, à cette occasion, “se poursuivra après 2007”. Cela signifie, a-t-elle précisé, que “les budgets continuent à être conséquents pour qu'il y ait une vraie vie culturelle en Algérie”. Elle a rappelé, à ce titre, qu'un bon nombre de projets inscrits dans l'impressionnant programme de la manifestation ont été lancés en 2006 et seront concrétisés au courant 2007. Revenant sur les grands moments qui ont marqué 2006, la ministre de la Culture, qui a qualifié l'année écoulée “de riche et fructueuse” dans le domaine de la culture, a rappelé que “pour la première fois depuis l'Indépendance, le secteur à pu avoir, grâce au soutien du président de la République, plus de 25 milliards de DA destinés, à l'occasion de la manifestation 2007, au renforcement des différents programmes des 48 wilayas en termes d'équipements”. Elle a énuméré, dans la lancée, une série de projets culturels concrétisés ou lancés en 2006, année qui a vu l'institutionnalisation de 29 festivals nationaux et internationaux ce qui permettra, a-t-elle ajouté, “une continuité et une régularité de ces rendez-vous”, considérés par les hommes de la culture comme des espaces de rencontres pour la promotion et le rayonnement des différentes formes d'expression artistique. “Quand je suis arrivée (au ministère) en 2002, je n'ai trouvé aucun festival institutionnalisé”, a relevé Mme Toumi, tout en rappelant le “franc succès” du Festival international de la musique andalouse, tenu en décembre dernier à Alger. Pour elle, ce festival qui a regroupé des artistes algériens et étrangers, “a non seulement séduit le public algérien, mais a aussi impressionné les artistes et les professionnels de cette musique savante”, ce qui le hisse, a-t-elle ajouté, au rang des plus grands festivals dans le monde arabe. Le volet patrimoine, qui reste une des priorités du secteur de la culture et auquel le ministère accorde une importance particulière, a été conforté, selon la ministre, au terme de l'année précédente par une série de mesures visant la sauvegarde, la protection et la restauration des biens culturels. Dans ce sens, elle a fait référence à la finalisation, en 2006, de tous les textes concernant cet héritage séculaire. Elle a cité parmi ces textes, le contrat signé récemment avec la Pologne pour l'achèvement de la restauration de la “Citadelle d'Alger”, ce patrimoine qui relève de l'antique Casbah, monument archéologique classé patrimoine universel. La première responsable du secteur de la culture a, par ailleurs, mis en exergue d'autres “importantes” réalisations, entamées en 2006, notamment, l'accord signé avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales concernant le lancement du projet “une commune, une bibliothèque”, opération d'envergure prévoyant la création de 1 500 bibliothèques à travers les 48 wilayas. Elle a cité également dans cette rétrospective, la création de 40 annexes de la Bibliothèque nationale et de trois musées nationaux de stature internationale, le Musée national des miniatures et de la calligraphie qui va être inauguré en 2007, le Musée d'art moderne et contemporain dont l'inauguration est prévue pour mai 2007 et celui de la Marine d'Alger. Cette gigantesque œuvre qui va doter la culture d'infrastructures importantes, notamment dans le domaine du livre et du patrimoine, restera, selon la ministre, pour les générations futures “parmi les grandes réalisations marquant l'ère du président Bouteflika”. “2006 reste également une année particulière pour d'autres domaines de la création puisque le ministère a aussi déposé au niveau du secrétariat général du gouvernement (SGG) les projets de loi sur le livre et le cinéma”, a encore indiqué la ministre qui a rappelé la création d'importantes institutions culturelles (le Centre national de restauration, le Centre national d'études et de recherche en archéologie, et l'Office de gestion et de valorisation des biens culturels). Elle a fait savoir, par ailleurs, que les secteurs de l'audiovisuel, du théâtre et de l'édition qui vont connaître dans le cadre de la manifestation “Alger, capitale de la culture arabe” une production “jamais égalée” auparavant avec plus de 60 films (entre longs et courts métrages et documentaires), 45 pièces de théâtre et un millier de livres), ont également vu leurs projets initiés et, pour certains, lancés même en 2006. La ministre a saisi cette occasion pour rappeler que les préparatifs d'importants projets initiés dans le cadre de la manifestation ont commencé l'année passée. Elle a cité, dans ce sens, 15 expositions sur le patrimoine culturel, 13 rencontres internationales et une trentaine d'expositions d'art plastique et visuel. “L'année 2006, très riche du reste, a été marquée, toutefois, par la perte de nombreux artistes ayant fait la gloire de la culture algérienne”, n'a pas manqué de relever Mme Toumi qui a évoqué avec tristesse la mort du “pilier” de la chanson chaâbi, El-Hachemi Guerouabi, en juillet dernier, ou encore les disparitions récentes du cinéaste Mohamed Bouamari et du père de la céramique moderne algérienne, Mohamed Boumahdi. R. C./APS