La compagnie nationale d'électricité rappelle qu'elle envisage de couper l'énergie aux particuliers et aux industriels qui ne respectent pas l'échéancier de paiement. La Sonelgaz ne procédera pas à des actions de délestage durant les périodes de grandes consommations d'électricité. Son P-DG, M. Nouredine Bouterfa, indique que l'entreprise dispose d'une réserve confortable pour passer l'hiver au chaud… Sa capacité disponible est estimée actuellement à environ 6 500 mégawats. Mieux, avec la réception de la centrale de Marsat El-Hadjadj, un groupe qui est en révision de 260 mégawatts vers la fin du mois et celle de Berouaghia (Médéa), l'entreprise aura une capacité globale qui avoisinera les 7 200 mégawatts. Or, les besoins en consommation ne dépassent pas les 5 900 mégawatts. “Il n'y aura pas de réduction d'alimentation en électricité”, tient à préciser M. Bouterfa. Cependant, pour le fonctionnement sécuritaire du réseau, Charikat Kahraba de Skikda a décidé l'arrêt d'une tranche (un groupe) de 400 mégawatts sur une capacité de 800 mégawatts. Cette opération intervient, expliquera le P-DG pour l'impératif entretien des turbines à gaz. Car si une certaine période d'utilisation des machines est dépassée, il risque d'y avoir des conséquences sur leur état de fonctionnement. Ainsi, si un éventuel déclenchement d'une tranche de 400 mégawatts se produit en cours d'exploitation, à un moment de pointe (moment de grande consommation), notamment aux environs de 19 heures, il peut y avoir une incidence temporaire sur l'alimentation des clients en électricité, le temps, estimé à une heure, de remettre le groupe sur réseau (recouplage). Or, l'arrêt d'une tranche à Skikda n'aura pas de conséquences sur l'affectation d'électricité surtout vers l'Ouest parce que la région où se situe cette wilaya a une production excédentaire. “Ce qui nous rend optimiste quant à ce problème”, rassurera le premier responsable de Sonelgaz sur les ondes de la radio Chaîne III. La capacité de production des deux unités de Charikat Kahraba de Skikda est de 826 mégawatts. L'une d'elles sera arrêtée donc durant dix jours pour son entretien. 27 milliards de DA de créances “Nous avons voulu recevoir la centrale de Berouaghia dans les délais prévus avant de lancer la maintenance de l'unité de Skikda, mais le projet a connu un retard d'un mois. Elle sera toutefois fonctionnelle durant les 15 premiers jours du mois de février prochain. En attendant, nous avons préféré arrêter la machine pour éviter sa détérioration”, soulignera le P-DG. Le coût de l'entretien de la centrale de Skikda, dont l'investissement avoisine les 700 millions de dollars, est de l'ordre de 28 millions de dollars US/an. Annuellement, Sonelgaz dépense un montant de près de 6 milliards de DA pour l'entretien de tous ses équipements de production. Il faut noter que le coût d'investissement de la centrale de Berouaghia est estimé à 200 millions de dollars US. Par ailleurs, les interconnexions interrégions ne seront opérationnelles qu'en fin 2008. “C'est un réseau qui est en construction. Aujourd'hui, elles sont insuffisantes pour transférer de l'énergie d'une région à une autre”, reconnaîtra-t-il. La situation de la production est, avouera M. Bouterfa, excédentaire à l'Est, relativement équilibrée au Centre et tout juste à l'Ouest. Le P-DG réitère son appel pour une exploitation modérée et rationnelle de l'énergie électrique. Cela peut réduire les factures des consommateurs et éviter les créances de la Sonelgaz estimée à près de 27 milliards de DA. Pour les clientèles domestiques et industrielles, qui ne respectent pas l'échéancier de paiement établi, l'entreprise n'aura pas d'autres solutions que de couper le courant. À bon entendeur… Badreddine K.