La compagnie nationale vient d'avertir sa clientèle qu'elle est contrainte de procéder à des coupures d'électricité, en raison du manque d'énergie. L'est du pays est déjà touché par des délestages. Pour Sonelgaz, outre le manque d'énergie, la grosse consommation du fait de la canicule, précisément une demande supérieure à 11% par rapport à la normale, et l'arrêt de groupes pour entretien, qui touche notamment les centrales de Ras Djinet, Jijel et Annaba, expliquent aujourd'hui les coupures d'électricité ou la programmation dans les prochains jours de délestages, si cette “tension” sur l'électricité persiste. Il y a 300 à 400 MW en moins, à cause de ces travaux de maintenance, relève M. Bensari, responsable à la Sonelgaz. Ce sont des travaux d'entretien préventifs qui s'étalent de juin à septembre, voire octobre, de façon à ce que les turbines fonctionnent à plein régime, sans aucune perturbation en hiver, période de pic de la demande. Sonelgaz compte récupérer ces 300 à 400 MW au début de l'automne. Quant à l'appoint du Sud, à partir de la centrale de Hassi Messaoud, à savoir plus de 100 MW, il est déjà injecté dans le réseau. En dépit de la récupération des 300 à 400 MW et de l'apport de Hassi Messaoud, il y aura toujours un manque d'énergie. L'hiver 2003-2004 sera difficile, souligne le même responsable. Aucune solution n'est en vue à court terme pour faire face à cette pénurie d'électricité. Sonelgaz table sur les nouvelles centrales, celle de Oum El-Bouaghi devant être réceptionnée en octobre 2004, celles d'Arzew et de Skikda fin 2005. Il faudra donc attendre 2005 pour que la situation revienne à la normale, c'est-à-dire la fin du recours aux délestages. Comment est-on arrivé à cette situation ? Sonelgaz a dû, rappelons-le, stopper ses investissements en moyens de production, à la demande du ministère de l'Energie. Ce dernier tablait sur les investisseurs locaux et étrangers pour prendre le relais. Comme ces investisseurs n'étaient pas au rendez-vous, on s'est retrouvé avec une pénurie sérieuse d'électricité. De façon plus précise, le projet de 2 000 MW a pris tellement de retard, qu'aujourd'hui, Sonelgaz se trouve ligotée. Elle n'a d'autres choix que de couper l'électricité ou d'importer les mégawatts manquants, selon la compagnie nationale. Ce déficit en électricité porte préjudice à la fois aux ménages, aux commerçants et aux industriels. Il porte atteinte à l'image du pays. En fait, il s'agit d'une mauvaise gestion de la transition vers un marché de l'électricité ouvert. Qui en dit long sur sur les capacités de régulation de l'Etat. N. R. Après la décision de la commission bancaire La réponse de la BCIA Synthèse N. R. Dans un communiqué, la BCIA a réagi à la décision de la commission bancaire de lui retirer l'agrément et de nommer un administrateur à la tête de l'établissement. “Au moment même où nous informions le gouverneur de la Banque d'Algérie, lit-on, de la mise en place d'une nouvelle organisation de notre institution, de la désignation d'un nouveau président-directeur général dont la compétence avérée est reconnue de tous, et alors même que nous disposions à faire entrer dans le capital de notre banque un partenaire étranger, la commission bancaire a décidé du retrait d'agrément à notre établissement et la désignation d'un liquidateur.” “Cette décision extrême, poursuit la BCIA, invoque plus un prétexte, qu'elle n'évoque une explication juridique et financière pour justifier la grave mesure, dont les conséquences sont désastreuses pour le système bancaire algérien.” Selon la banque, la commission bancaire n'a pas su lire un texte en arabe qui répond aux griefs de la Banque d'Algérie. “Nous ne pouvons accepter ni tolérer qu'une commission, qui n'a pas globalement su lire et moins écrire et encore moins analyser un texte rédigé dans la langue nationale, entraîne la faillite de plusieurs dizaines d'entreprises et plus concrètement que des hommes et des femmes soient ruinés, sans que rien ne la dérange.” La BCIA soutient toujours qu'elle est solvable. Elle souligne de nouveau qu'elle remplira ses obligations envers les clients. Il semble que la réaction de la BCIA soit intervenue un peu trop tard. Elle n'a pas su mettre fin à temps aux dérives dans sa politique de crédit. Le communiqué ne répond pas, du reste, aux accusations relatives à des pratiques bancaires irrégulières. La BCIA ne dit pas, dans le communiqué, comment elle va remplir ses obligations, comment en particulier elle va combler le trou de 7 milliards de dinars, évoqué par le Chef du gouvernement ?