Le colonel Benazzouz, ne désespère pas de voir les 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou dotées, d'ici quelques années, de leurs brigades respectives, même s'il estime que l'urgence est de rouvrir progressivement les 14 brigades, dont les activités sont déjà gelées sans pour autant préciser les dates d'échéance. Profitant d'une rencontre-bilan avec la presse, tenue hier matin au siège du groupement régional de la Gendarmerie nationale à Tizi Ouzou, le colonel Salim Benazzouz, commandant du groupement de Tizi Ouzou, a tenu à réaffirmer que “le corps de la Gendarmerie nationale retrouvera progressivement et harmonieusement sa place en Kabylie et surtout sa vocation essentielle basée sur la protection des biens et des citoyens”. Face à une trentaine de journalistes, tous médias confondus, le colonel Benazzouz a d'abord présenté un bilan exhaustif des activités de la Gendarmerie nationale, pour la seule année 2006, à travers la wilaya de Tizi Ouzou où l'on dénombre “6 compagnies, 20 brigades territoriales couvrant les 67 communes de la wilaya, ce qui donne une couverture de 29% seulement et que le bilan annuel s'est traduit par 246 infractions enregistrées, 1 449 délits et 175 arrestations”, comme pour rappeler en fait que la gendarmerie n'est pas restée les bras croisés dans les 20 brigades encore fonctionnelles alors que “14 autres ont vu leurs activités toujours gelées depuis les évènements de Kabylie en 2001”. Et si le colonel Benazzouz a rappelé que le paramètre national est d' une brigade de gendarmerie par commune, il ne désespère pas de voir les 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou dotées d'ici quelques années, de leurs brigades respectives même s'il estime que l'urgence est de rouvrir progressivement les 14 brigades dont les activités sont déjà gelées sans pour autant préciser les dates d'échéance. Après avoir présenté un tableau très significatif quant à l'ampleur de l'insécurité qui règne dans la wilaya de Tizi Ouzou, soit plus d'une centaine d'affaires criminelles liées aux atteintes contre les personnes, les biens, les familles, les mœurs, l'ordre public et l'économie, le colonel Benazzouz devait s'étaler longuement sur le crime organisé tel que la falsification de documents administratifs, la drogue et l'immigration clandestine, le phénomène du suicide et la grave atteinte à l'environnement notamment la lutte implacable contre les pilleurs de sable dans les oueds et le vol de véhicules. Après un large débat avec les journalistes, le commandant du groupement de Tizi Ouzou a révélé que “le terrorisme et la criminalité ont connu une forte augmentation après les évènements de Kabylie surtout là où il n'existaient plus de brigades de gendarmerie. Pis, le terrorisme a fait son apparition dans des villages et des contrées où il n'existait guère auparavant”. Même s'il s'est montré quelque peu évasif sur de nombreuses questions délicates car relatives au jugement des gendarmes coupables d'exactions lors des évènements de Kabylie mais aussi au phénomène du kidnapping en Kabylie, le colonel Benazzouz dira enfin que “si la Gendarmerie nationale tient à se redéployer progressivement à travers toutes les communes de la wilaya de Tizi Ouzou, c'est beaucoup plus pour sécuriser davantage la population d'autant plus que de nombreuses sollicitations ont été émises par les comités de village, les APC et les représentants de la société civile pour un retour progressif de la gendarmerie dans la région”. M. Hocine