La rue annabie est en ébullition après le report de l'assemblée générale élective de l'Union moustakbel madinet Annaba (USMAn), prévue hier lundi à 10h au siège de la direction locale de la jeunesse et des sports. Le fax émanant du ministère de la Jeunesse et des Sports demandant le report de l'AGE pour une durée de 15 à 20 jours, envoyé à quelques minutes de la tenue des élections, est tombé tel un couperet. En réaction, M. Aïssa Menadi, seul candidat en lice pour la présidence des Tuniques rouges, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer publiquement cette décision, jugée d'“acte prémédité”. L'homme fort de la section syndicale Ugta de l'entreprise internationale Mittal-Steel a pointé directement un doigt accusateur vers le ministre de la Jeunesse et des Sports : “Yahia Guidoum, qui, avec la complicité d'un ex-MJS, en l'occurrence Mouldi Aïssaoui, Atoui, l'ex-joueur de Hamra et de l'USM Annaba, et l'actuel président de l'Assemblée populaire de la wilaya de Annaba, ont décidé de porter le coup de grâce à la formation annabie”. “À mes yeux, le prétexte avancé pour reporter l'AGE, à savoir “une expertise sur la gestion du président sortant”, est insensé. Ils ont tout le temps pour le faire, contrairement à nous, qui sommes confrontés au facteur temps.” “Aujourd'hui même, plusieurs joueurs sont à Annaba pour finaliser leur contrat avec le club”, a-t-il ajouté. En effet, désireux de rendre au club fétiche de la capitale de l'acier une image de marque, plus conforme au passé du football annabi, les choix d'Aïssa Menadi sont éloquents : structurer scientifiquement le club, collaborer avec les clubs de la région et faire confiance aux jeunes, estime son entourage. Dans ce cadre, explique Menadi, “on a gardé l'ossature du club et fait appel à une dizaine de joueurs, entre autres, Maïza, Dalalou, Slatni, Bouacida, Torchi, Araâre, Chaouch, Rahmouni, Ouichaoui, Badji et Amaouche. Aussi, avons nous opté pour l'ex-entraîneur de l'équipe nationale, Mahdaoui”. “J'ai mes sources, c'est honteux. Le jeu de coulisses a prévalu. Le football algérien n'avancera pas avec ces actes mafieux. Pour placer le football algérien dans le gotha mondial, il faut dépolitiser le sport”, tient-il à dénoncer. “Nous nous sommes proposés à la tête de l'USM Annaba avec une bonne attention : mettre sur pied une formation performante, digne de son standing de quatrième ville du pays. Pour ce faire, nous avons opté pour un grand coach et un effectif de valeur, de quoi permettre une place au soleil pour la saison prochaine. Mais, malheureusement, les vieux démons qui hantent le football annabi ont pris le dessus”, a-t-il expliqué, avant de lancer à l'assistance : “Les décideurs visent à installer un directoire, alors je ne joue pas à ce jeu. Je me retire définitivement.” Les membres du comité de supporters, ainsi que des dizaines de fans qui assiégeaient les alentours et attendaient l'élection du nouveau président, à leurs yeux, l'unique, à Annaba, capable de mettre les gros moyens au profit du club, étaient très en colère, mais surtout très déçus après ce report. Les appels au calme lancés par les différents acteurs, y compris Menadi, n'ont pas suffi à les retenir. Les supporters, qui ont décidé de mettre le wali devant le fait accompli, menacent de mettre le feu à la baraque (la ville), si la situation demeure inchangée d'ici le week-end prochain. Une chose est sûre, l'ère du changement positif qui a sonné, il y a quelques jours à l'avantage des gars du cours de la Révolution pour la construction de la “dream team”, dont rêve la population sportive annabie, est tombée rapidement à l'eau. B. BADIS