La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence contre les femmes, Yakin Ertürk, arrive aujourd'hui à Alger, pour une visite officielle d'une dizaine de jours (du 21 janvier au 1er février). C'est sur invitation de la ministre déléguée chargée de la Famille, Mme Nouara Saadia Djaâfar, que Mme Yakin Ertürk et ses accompagnateurs sont venus s'enquérir de la situation des femmes dans notre pays. “Pour les autorités algériennes, la violence contre les femmes n'est pas un tabou. Nous travaillons sur le phénomène depuis plus d'un an et demi. À partir de février, nous lancerons une stratégie nationale pour la prise en charge de cette forme de violence”, nous a déclaré hier la ministre qui s'entretiendra une première fois avec Mme Ertürk lundi matin. À ce titre, un programme chargé est planifié pour le séjour de la délégation onusienne. Elle devrait, en premier lieu, rencontrer des membres du gouvernement et sera reçue certainement par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Elle a inscrit, également à son agenda, des réunions avec des représentants d'organisations non gouvernementales, dont des associations de femmes, et aussi de la société civile. Mme Yarkin Ertürk a émis le vœu de visiter des foyers pour femmes en détresse, dans la capitale, à Constantine et à Oran. Elle a prévu de recueillir, mardi en fin d'après-midi, les témoignages de femmes, souffrant de violence conjugale, au Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (CIDDEF). Selon Mme Nadia Aït Zai, l'occasion sera saisie pour exposer à la rapporteuse de l'Onu le processus de travail, engagé par ce centre avec les institutions de l'Etat, sur la prise en charge de la violence contre les femmes. Les propositions, contenues dans ledit document, sont inspirées des résultats d'une étude menée conjointement avec le département de la Santé et de la Population, de 9 900 dossiers de maltraitance conjugale, fournis par le ministère de la Justice, la direction de la Sûreté nationale et les centres d'écoute. “Nous demandons, notamment l'introduction, dans le code pénal, des sanctions lourdes contre les conjoints qui se rendent coupables de violences contre leurs femmes”, nous a précisé Mme Aït Zai. Vendredi prochain, c'est au tour des animatrices de l'association Bnat Fadhma n'Soumer de présenter, à Mme Ertürk, des victimes du terrorisme et des femmes qui défendent les droits de l'Homme dans la Mitidja. Depuis sa nomination, en août 2003 par le président de la Commission des droits de l'Homme, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la violence contre la femme a effectué des visites dans 11 pays. Elle se rendra, après son séjour en Algérie, au Mexique à partir du 20 février prochain. Souhila H.